Ils étaient plus de 200 000 personnes à défiler dans plusieurs villes du pays, dont la moitié à Bucarest. Les Roumains sont restés cinq heures durant rassemblés devant le siège du gouvernement. Aucun chiffre n’a été publié par les autorités, mais selon les médias il pourrait s’agir des manifestations les plus importantes depuis décembre 1989, l’année de la révolution roumaine. Les manifestants protestaient contre l’assouplissement de la législation anticorruption, ce que dénonce aussi l’Union européenne.
A Bucarest, des incidents ont été observés à la fin de la manifestation. Des pétards, des pierres et des bouteilles ont été envoyés sur les force de l’ordre qui ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène. Quatre personnes ont été blessées et transportés à l’hôpital, deux du côté de la police et deux chez les manifestants.
Au coeur des protestations: l’adoption d’un décret d’urgence qui permettraient aux hommes politiques d’échapper à certaines poursuites. Un décret pris seulement un mois après l’arrivée du gouvernement de Sorin Grindeanu. L’objectif affiché par l’exécutif est la volonté de désengorger les prisons, mais l’opposition et les manifestants craignent un assouplissement dans la lutte contre la corruption.
Les ambassades de France, d’Allemagne, des Etats-Unis, du Canada, des Pays-Bas et de Belgique ont fait part de leur “profonde inquiétude” face à ce décret.