Que se passe-t-il en mer Baltique ? Comment peut-on percer des gazoducs au fond des mers ? Au moins deux explosions ont endommagé Nord Stream 1 et 2, engendrant des rejets de gaz dantesques en surface.
Nord Stream : le gaz remplacé par de l'eau de mer
"Un gazoduc est un tuyau de grande dimension et de grande longueur qui va relier deux pays, décrypte Ludovic Leroy, ingénieur à IFP Énergies nouvelles. Dans le cas de Nord Stream, il relie la Russie à l’Allemagne. Son parcours est majoritairement sous-marin, sur 1.200 kilomètres. Chaque tube a un diamètre d’environ 1,2 mètre." Est-ce très solide ? "Oui, pour pouvoir résister à la pression du gaz à l’intérieur et de l’eau à l’extérieur. C’est également pensé pour résister aux attaques extérieures : la corrosion, les éventuels chocs…"
Vont-ils pouvoir fonctionner de nouveau ? "Il va falloir aller voir. On va envoyer un petit robot sous-marin constater les dégâts. Vu les quantités et les débits de gaz en surface, on peut supposer que les ouvertures soient importantes. Une fois le gaz échappé, il va être remplacé par de l’eau de mer. Et c’est cela le problème : elle est très corrosive. Selon le temps de contact avec l’acier, cela risque d’endommager de manière peut-être définitive le pipeline."
Des gazoducs à huit milliards d'euros
N’est-on pas certain de pouvoir utiliser de nouveau ces gazoducs ? "En fonction des éléments que j’ai vus, c’est fort probable", juge Ludovic Leroy, ingénieur à IFP Énergies nouvelles. Techniquement, imaginer une réparation, c’est l’équivalent de reposer un pipeline.
"La valeur des gazoducs Nord Stream 1 et 2, c’est huit milliards d’euros. Cela suppose des moyens compliqués, lourds. Dans le contexte géopolitique actuel, j’ai du mal à imaginer qu'on les répare rapidement. Dans ce cas, le pipeline sera endommagé de manière quasi définitive."
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