C’est un sommet historique en bien des points qui s’est tenu à Singapour en ce début de semaine entre Donald Trump et Kim Jong-Un. Premier entretien direct entre un président américain en exercice et un leader nord-coréen, c’était également le premier déplacement à l’étranger pour Kim Jong-Un en tant que chef d’État, lui qui a succédé à son père Kim Jong-Il et son grand-père Kim Il-Sung.
À l’issue de la rencontre entre les deux hommes, ces derniers ont affiché leur entente pour "tourner la page du passé" et ont signé un document commun dans lequel le dirigeant nord-coréen a réaffirmé "son engagement ferme et inébranlable en faveur d'une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne" qui pourrait commencer "très rapidement". Le dictateur assure avoir surmonté de "nombreux obstacles" pour arriver à cette rencontre qui est "un bon prélude à la paix" selon lui. De son côté, Donald Trump a salué la "relation très spéciale" établie avec Kim Jong-Un et une "rencontre fantastique" qui s'est déroulée "mieux que quiconque aurait pu imaginer".
Trump promet des "garanties de sécurité" à la Corée du Nord
Alors que l'arsenal nucléaire nord-coréen, qui a valu au pays de nombreuses sanctions de l’Onu, a toujours été vu par Pyongyang comme une assurance-vie, Donald Trump s’est formellement engagé dans le document conjoint à apporter des "garanties de sécurité" à la Corée du Nord en guise de compensation.
Malgré tout, la formulation de la déclaration commune reste assez vague en termes de calendrier et surtout, elle ne précise pas que la dénucléarisation doit être "vérifiable et irréversible", comme le réclamaient les États-Unis avant le sommet de Singapour, ce qui risque d'apparaître comme un recul de la part de Donald Trump.
Analystes et historiens jugeaient avant le sommet qu'il existait une ouverture mais rappelaient à l'unisson que le régime de Pyongyang était passé maître dans l'art des promesses non tenues, avec notamment des accords conclus en 1994 et en 2005 qui n’ont jamais été réellement appliqués.
(Avec AFP)