Ses prises de parole sont rares, et donc forcément scrutées à la loupe. Personnalité ô combien controversée dans le concert des nations actuellement, Bachar el-Assad est sous le feu des critiques depuis l’attaque chimique de la localité rebelle Khan Cheikhoun et la riposte militaire des États-Unis dans la foulée. Alors que l’Occident et les soutiens du régime syrien (Russie et Iran, principalement) se déchirent sur les suites à donner à ces événements, le dirigeant syrien a accordé une interview à l’AFP pour évoquer l’actualité.
Khan Cheikhoun, un "prétexte" pour l’attaque américaine du 7 avril
Selon Bachar el-Assad, l’attaque chimique de Khan Cheikhoun a notamment été inventée "à 100%". "Il s'agit pour nous d'une fabrication à 100% (...) Notre impression est que l'Occident, principalement les États-Unis, est complice des terroristes et qu'il a monté toute cette histoire pour servir de prétexte à l'attaque" américaine du 7 avril. "Nous ne possédons pas d'armes chimiques (...) Il y a plusieurs années, en 2013, nous avons renoncé à tout notre arsenal (...) Et même si nous possédions de telles armes, nous ne les aurions jamais utilisées", a-t-il ajouté.
Enquête internationale : Bachar el-Assad pose ses conditions
Alors que de nombreux dirigeants réclament une enquête sur le massacre de Khan Cheikhoun, Bachar el-Assad n’a pas fermé la porte à cette éventualité, mais pose clairement ses conditions. "Nous allons œuvrer (avec les Russes) en vue d'une enquête internationale. Mais elle doit être impartiale. Nous ne pouvons permettre une enquête que si, et seulement si, elle est impartiale et en nous assurant que des pays impartiaux y prendront part pour être sûrs qu'elle ne sera pas utilisée à des fins politiques", a-t-il prévenu.
L’attaque américaine n’a pas affecté la puissance de feu syrienne, selon Bachar el-Assad
Le dictateur syrien a également évoqué le cas des États-Unis et de la récente attaque américaine contre une base aérienne de l’armée syrienne. "Notre puissance de feu, notre capacité à attaquer les terroristes n'a pas été affectée par cette frappe", a-t-il assuré, avant de critiquer l’attitude américaine vis-à-vis du processus de paix entamé à Genève. "Les États-Unis ne sont pas sérieux (dans la recherche) d'une solution politique quelconque. Ils veulent utiliser le processus politique comme un parapluie pour les terroristes", a-t-il lancé.