Le processus diplomatique bat son plein suite à l’attaque chimique de Khan Cheikhoun (nord-ouest de la Syrie) qui a fait au moins 86 morts (dont 30 enfants). Alors que les grandes puissances occidentales et la Turquie accusent le régime de Bachar el-Assad d’être à l’origine de cette attaque qui a fortement ému la communauté internationale, une proposition de résolution a été déposée au Conseil de sécurité des Nations unies. Sans surprise, cette dernière a rapidement été tuée dans l’œuf par la Russie (qui dispose d’un droit de veto). Ce jeudi, le gouvernement syrien a officiellement pris la parole par la voix du chef de la diplomatie, Walid Mouallem.
"L’armée syrienne n’utilisera jamais ces armes, pas même contre les terroristes"
"Je peux vous assurer une nouvelle fois que l'armée arabe syrienne n'a pas utilisé et n'utilisera jamais ce genre d'armes contre notre propre peuple, contre nos enfants, pas même contre les terroristes qui ont tué notre peuple. La première frappe menée par l'armée de l'air syrienne a eu lieu à 11h30 (08h30 GMT) sur un entrepôt de munitions appartenant au Front Al-Nosra (ex-branche d'Al-Qaïda) et contenant des substances chimiques", a avancé le ministre. Également interrogé sur la menace d'une action unilatérale brandie par les États-Unis à l’Onu mercredi, Walid Mouallem a rappelé que "les membres permanents du Conseil de sécurité ont la responsabilité de préserver la paix et la sécurité dans le monde, selon la charte. De ce fait, ils ne peuvent pas agir de manière unilatérale", a-t-il souligné avant d’ouvrir la porte à une éventuelle commission d'enquête sur l'attaque, à condition qu’elle soit "impartiale, non politisée et largement représentative".
Pour la Russie, aucun "matériau ou témoignage objectif" de l’attaque
De son côté, la Russie a une nouvelle fois mis en doute l’interprétation des événements qui a été faite par les États-Unis. Évoquant un "crime monstrueux", le Kremlin a dénoncé le manque d’objectivité des informations brandies par Washington. "Juste après la tragédie, personne ne pouvait avoir accès à cette zone. Ainsi, toute information dont la partie américaine pouvait disposer (...) ne pouvait pas être fondée sur des matériaux ou témoignages objectifs", a avancé Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
(Avec AFP)