Dans une étude, le Centre international pour le contre-terrorisme s’intéresse à ces femmes djihadistes. Leur nombre serait-il en augmentation ?
Des femmes jadis ventres du califat
"C’est un chiffre difficile à mesurer et évaluer, estime Sébastien Boussois, chercheur, spécialiste du monde arabe et des questions de terrorisme. Les résultats de cette recherche ne sont pas forcément nouveaux pour les personnes qui travaillent sur les questions de dérive sectaire et de terrorisme. Depuis des années, on a des alertes sur le fait que les femmes ont basculé.
"Du début de Daesh jusqu’à la proclamation du califat, les femmes étaient considérées, dans l’opinion et pour nous, comme des personnes n’ayant pas une idéologie très affutée. En réalité, elles étaient là-bas pour peupler la terre du califat. J’ai beaucoup échangé avec une ancienne djihadiste belge. Elle expliquait clairement qu’au tout début, les femmes étaient considérées comme les ventres du califat. Il fallait peupler la terre sanctuarisée de Daesh. Mais les choses ont évolué."
"Le rôle des femmes djihadistes a fortement évolué. Avant, elles étaient là-bas pour peupler la terre du Khalifa. Aujourd'hui, elles représentent un enjeu majeur", explique @SBoussois #GrandMatin https://t.co/PlMPhp6ZxH pic.twitter.com/5E6ga5sr2b
— Sud Radio (@SudRadio) February 15, 2024
Des femmes djihadistes post-adolescentes
"Des femmes de djihadistes, on en est passé à des femmes djihadistes, constate Sébastien Boussois, chercheur, spécialiste du monde arabe et des questions de terrorisme. On avait les femmes qui accompagnaient leur mari endoctriné avec leurs enfants, et celles tombées amoureuses sur les réseaux. Petit à petit, on s’est rendu compte qu’elles avaient la capacité de déjouer l’attention, de tromper l’ennemi. J’ai travaillé dans la prévention de la radicalisation dans les Alpes-Maritimes et en Belgique. On s’est retrouvé de plus en plus avec des converties, des mineures et des femmes."
"Aujourd’hui, ces femmes djihadistes représentent un enjeu majeur. Aussi bien quand elles sont enfermées dans des camps en Syrie, que dans les prisons, pour celles rapatriées par l’État français." Sont-elles de plus en plus jeunes ? "C’est un paramètre majeur que l’on retrouve chez celles qui ont basculé entre endoctrinement idéologique et basculement dans la violence. Ce sont des post-adolescentes un peu candides, idéalistes. Il y a une utopie d’un monde nouveau, et les recruteurs savent très bien instrumentaliser leur mal-être pour les retourner contre les sociétés européennes qui les ont vues naître et dans lesquelles elles ne se retrouvent apparemment pas."
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