Cette fois, ça y est ! Après avoir voté majoritairement pour sortir de l’Union européenne le 23 juin dernier, les Britanniques ont déclenché la mise en place officielle du Brexit, comme en témoigne une photo diffusée mardi soir par les services de Theresa May montrant cette dernière signer la lettre d’activation de l’article 50, qui sera remise en fin de matinée mercredi à Donald Tusk, président du Conseil européen. Alors que le Royaume-Uni avait rejoint l’Union européenne en 1973, les Britanniques ont désormais deux ans à compter de ce mercredi pour parvenir à un accord sur les termes du "divorce" avec l’UE.
The PM has signed the letter which will trigger Article 50 tomorrow, starting negotiations for the UK to leave the EU. pic.twitter.com/jHerwJs4g9
— UK Prime Minister (@Number10gov) 28 mars 2017
Des négociations compliquées à prévoir
Dans les 48 heures suivant la réception de la lettre, Donald Tusk enverra aux 27 États membres de l'UE un projet de directives pour les négociations. Des représentants des 27 se réuniront ensuite à Bruxelles pour discuter de ces lignes directrices. Theresa May, quant à elle, a spécifié que le Royaume-Uni se retirerait également du marché unique et de ses 500 millions de consommateurs, de la Cour européenne de justice et de l'Union douanière. Si les dirigeants européens ont assuré ne pas vouloir "punir" Londres de son départ, le contexte politique de recrudescence des mouvements nationalistes sur le continent ne devrait pas favoriser l’octroi au Royaume-Uni de conditions extrêmement avantageuses, au risque de créer un appel d’air dans d’autres États.
Le Royaume-Uni prêt à exploser ?
Enfin, le grand défi de Theresa May désormais sera également à relever… dans son propre pays. Selon des extraits de discours publiés par son cabinet, la Première ministre devrait appeler ce mercredi devant les députés britanniques à l’unité de tout le pays. "Maintenant que la décision de quitter l'UE a été prise, il est temps de se rassembler. Quand je serai assise à la table des négociations dans les mois à venir, je représenterai toutes les personnes du Royaume-Uni tout entier", devrait-elle annoncer. Mais cette unité ne sera pas facile à trouver. Si l'Angleterre et le Pays de Galles ont voté en majorité pour le Brexit, Écossais et Nord-Irlandais se sont, eux, prononcés contre, et le Parlement écossais a autorisé mardi la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon à organiser un nouveau référendum sur l'indépendance entre l'automne 2018 et le printemps 2019, une fois les conditions du Brexit connues. En Irlande du Nord, les nationalistes du Sinn Féin ont, eux, réclamé un scrutin portant sur une réunification de l'Irlande...