Ils ont choisi de se rencontrer au moment où l’Union européenne durcit sa position sur les conditions de sortie du Royaume-Uni. La Première ministre conservatrice Theresa May reçoit aujourd’hui, à Londres, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Ce dernier est accompagné par Michel Barnier, le négociateur en chef de l'Union européenne. Ils discuteront tous les trois du "processus des négociations de l'article 50", a indiqué une porte-parole de la Commission.
C’est la première rencontre entre Theresa May et Jean-Claude Juncker depuis le déclenchement du Brexit. Les discussions risquent d’être tendues, d’autant plus que la rencontre a lieu à quelques jours d’un sommet des 27 à Bruxelles, destiné à fixer les directives des négociations. Le Royaume-Uni veut prouver qu’il envisage "les négociations d'une manière constructive et avec bonne volonté", selon le porte-parole de Theresa May.
Conserver une relation spéciale avec l’UE
Le déclenchement de l’article 50 du Traité de Lisbonne, fin mars dernier, a marqué le point de départ de deux ans de négociations. Plusieurs hauts responsables européens se sont succédé à Londres depuis son activation. Parmi eux, le président du Parlement européen Antonio Tajani et le président du Conseil européen Donald Tusk.
Un moyen peut-être de mieux faire passer la facture salée du Brexit. Elle a été évaluée côté européen à environ 60 milliards d'euros. "Nous aurons des questions difficiles à régler. Des compromis seront nécessaires des deux côtés", a reconnu David Davis, le ministre du Brexit, lors d'un discours à Londres. Il tient cependant à rester "optimiste".
Par ailleurs, Theresa May a indiqué qu’elle souhaitait conserver une relation "spéciale" avec l’UE, malgré un Brexit présenté comme "dur". L'UE espère entamer les négociations après les élections générales anticipées prévues au Royaume-Uni le 8 juin. Ce scrutin a été convoqué par Theresa May, qui espère en sortir renforcée.
Alexandra SEGOND