Le 15 juillet dernier, une tentative avortée de coup d’État en Turquie causait de nombreux affrontements dans le pays, affrontements ayant provoqué la mort de quelque 250 personnes. Mais alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan se livre à une sérieuse dérive autoritaire depuis cet événement, le chef de l’opposition turque, Kemal Kiliçdaroglu, président du Parti républicain du peuple (CHP), assure que ce coup d’État était en réalité "sous contrôle" par le gouvernement, qui l’a laissé se produire pour l'exploiter à ses propres fins.
Les autorités informées à l’avance du coup d’État ?
Selon lui, près de 180 personnes dans les administrations de l’État se sont servies d'une messagerie cryptée pour préparer le putsch et les services secrets turcs disposaient de la liste de leurs noms. "Si cette liste continue à être gardée secrète, cela indique que ce qu'il s'est passé le 15 juillet était un coup sous contrôle. Elles (les autorités) avaient à l'avance des informations sur le coup", a déclaré M. Kiliçdaroglu, cité par la chaîne NTV, assurant avoir préparé un "dossier spécial" étayant ses allégations.
Erdogan : "Si tu as un dossier, rends-le public"
Sans surprise, Kemal Kiliçdaroglu, qui avait apporté son soutien à Erdogan après le putsch raté mais qui s'oppose au renforcement de ses pouvoirs, s’est attiré les foudres du président turc, qui jure à qui veut l’entendre que le coup d’État était orchestré par Fethullah Gülen, exilé aux États-Unis. "Si tu as un dossier, rends-le public. Mais ce n'est qu'un gros mensonge", a-t-il déclaré lors d'un meeting de campagne retransmis par les télévisions. Même son de cloche du côté du Premier ministre Binali Yildirim : "Que veux-tu dire par "coup sous contrôle" ? Ne s'agit-il pas d'une insulte aux martyrs et aux héros ? Il doit produire des preuves pour de telles allégations", a-t-il lancé.
(Avec AFP)