Une enquête avait été ouverte en 2016 après la diffusion de "Mon histoire", un film de 35 minutes réalisé par une étudiante de Saint-Pétersbourg. Diffusé dans le cadre d’un concours ayant pour thème les droits de l'Homme, on y voyait un jeune homme qui racontait avoir subi des abus sexuels dans l’orphelinat de son enfance.
Après deux mois d’investigations, la police a fini par percer à jour un réseau pédophile. Des individus, accusés d’avoir sexuellement abusé des mineurs dans un orphelinat pendant des années, ont été arrêtés.
"Cinq personnes âgées de 41 à 70 ans ont été placées en détention pour deux mois le temps de l'enquête", a déclaré le tribunal Kirovski de Saint-Pétersbourg. On compte parmi les accusés le directeur adjoint de l'orphelinat, le directeur de l'école liée à celui-ci, le responsable d'un centre d'aide sociale pour anciens orphelins, ainsi que deux anciens membres de l'établissement.
Négligence ou complicité
Si les victimes désobéissaient, "ils nous menaçaient de nous envoyer en asile psychiatrique", a déclaré le jeune homme cité par les médias locaux. Au moins quatre garçons de l'établissement, aujourd'hui âgés de 22 à 26 ans, auraient été victimes d'abus sexuels "systématiques" de la part des accusés entre 2005 et 2010.
Pour Irina Iarovaïa, vice-présidente de la chambre basse du Parlement russe, il est difficile de croire que les responsables de l’orphelinat n’avaient pas connaissance des faits. "Il s’agit soit de négligence […], soit de complicité", dénonce t-elle.
Les accusés risquent 15 ans de prison.
Alexandra SEGOND