Les images parvenues du lieu du drame témoignent de la violence de cette catastrophe : des rues envahies de boue et de rochers, des voitures écrasées, des déchets partout, des militaires portants des enfants dans les décombres et des habitants en larmes.
Vendredi, la gigantesque coulée de boue a fait 206, 202 blessés et 220 disparus, salon la Croix-Rouge. "Nos coeurs sont avec les familles des victimes et les personnes affectées par cette tragédie", a tweeté le président Juan Manuel Santos, qui a pris sur place la direction des secours et déclaré l'état de "calamité publique" pour les "accélérer". Plus d’un millier de militaires et policiers participent aux opérations de secours, et plus de sept tonnes de matériel médical et d'approvisionnement en eau ainsi qu’en en électricité ont été expédiées à Mocoa.
Des pluies exceptionnelles dues à El Niño
Parlant d'une catastrophe de "grande dimension", le directeur du service de secours de la Croix-Rouge, César Urueña, a précisé que 300 familles étaient affectées, 17 quartiers gravement endommagés et 25 bâtiments d'habitation détruits.
"C'est une tragédie sans précédent, (il y a) des centaines de familles que nous n'avons pas encore retrouvées, des quartiers entiers disparus", a également déclaré la gouverneure du Putumayo, Sorrel Aroca, à W Radio.
De violentes pluies, dues au phénomène climatique El Niño, affectent depuis plusieurs semaines la région des Andes, dans le nord-ouest de l'Amérique latine. Elles ont aussi provoqué des inondations au Pérou, avec 101 morts et plus de 900.000 sinistrés, et en Equateur, qui déplore 21 morts et 1.280 sinistrés.
Dans la soirée de vendredi, il est tombé 130 millilitres de pluie, soit 30% de la moyenne mensuelle à Mocoa. La catastrophe s'est produite à la suite du débordement des rivières Mocoa, Mulato et Sangoyaco, qui coulent en surplomb de la ville.