Nouvel épisode dans la crise entre l’Allemagne et la Turquie. Le länder allemand de Sarre a annoncé vouloir interdire les réunions électorales organisées par un responsable politique étranger en réaction à la campagne menée par les pro-Erdogan en vue du référendum turque sur le renforcement des prérogatives présidentielle.
Avec trois millions de personnes, l’Allemagne compte la plus grande communauté turque à l’étranger dans le monde. La moitié est appelé à se prononcer le 16 avril prochain, un électorat non-négligeable pour les responsables politiques turques.
Des méthodes nazies selon le président turque
Début mars, l'Allemagne s’est attirée les foudres du président Recep Tayyip Erdogan lorsque des municipalités ont interdit à des ministres turcs de promouvoir le oui au référendum. La crise s’est étendue à l’Europe, et notamment au Pays-Bas qui a fermé le pays à deux ministres turcs venus faire campagne.
Recep Tayyip Erdogan a répliqué en accusant à plusieurs reprises les deux pays d'utiliser de méthodes nazies. "A chaque manifestation (de campagne turque), ces déclarations provocatrices pourraient être répétées. Un tel comportement pénalement répréhensible ne peut être toléré", a souligné la chef de l'exécutif de Sarre, Annegret Kramp-Karrenbauer, membre du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel.
Éviter d'importer les conflits "inter-turcs"
Elle a aussi jugé important que sa région empêche la promotion d'un renforcement "antidémocratique" des pouvoirs de M. Erdogan. "Notre démocratie libérale ne doit pas être un refuge pour ceux qui font la promotion d'objectifs antidémocratiques", a-t-elle dit.
Les autorités régionales ont également mis en avant le risque d'importation en Allemagne des "conflits inter-turcs". Le gouvernement fédéral de Berlin a déjà à maintes reprises appelé les responsables turcs à ne pas attiser en Allemagne les conflits opposants pro et anti-Erdogan, Turcs et Kurdes.