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Violences policières à Hong Kong : Amnesty International rend un rapport alarmant

Par Théo Andrieux

L'organisation de défense des droits de l'Homme, Amnesty international, a accusé aujourd'hui les forces policières hongkongaises d'un recours excessif à la violence, contre les manifestants pro-démocratie. Elle dénonce notamment des cas de torture. Mais la police de l'ex-colonie britannique rejette ces accusations.

Etudiants se mobilisant pour la démocratie, le 20 septembre 2019, sur le campus de l'Université d'Hong Kong (Photo de Anthony WALLACE / AFP)

"Dans une apparente soif de représailles, les forces de sécurité hongkongaises montrent une tendance inquiétante à l'utilisation de tactiques insensées et illégales contre la population, pendant les manifestations." Nicholas Bequelin, directeur d'Amnesty pour l'Asie orientale.

Pour mener à bien son rapport, l'association a interrogé une vingtaine de manifestants hongkongais, dont certains avaient été hospitalisés après leur arrestation. Les témoignages de ces entretiens ont mis en lumière des faits inquiétants : les forces de police auraient effectué des arrestations arbitraires parmi les pro-démocratie, suivies par des violences de rétorsion en cellule, dont certaines s'apparenteraient à de la torture. Ce type d'acte, à priori régulier, dépasserait les niveaux de forces tolérés par les législations locales hongkongaises ou les normes internationales. Amesty International a alors demandé la création d'une commission d'enquête indépendante sur le comportement de la police hongkongaise. Cette requête était déjà l'une des revendications clé des manifestants.

 

 

Les agents "font toujours preuve d'un haut niveau de retenue dans l'usage de la force", d'après un communiqué de la police publié aujourd'hui.

De leur côté, les forces de police de Hong Kong n'ont pas tardé à se défendre. Elles ont rejeté catégoriquement les conclusions d'Amnesty, selon lesquelles elles feraient un usage excessif de la force. Par ailleurs, la police refuse de réagir à certaines accusations spécifiques contenus dans le rapport, souhaitant "ne pas faire de commentaires sur les cas individuels". Cependant, le communiqué encourage les personnes se disant victimes de violences à saisir l'inspection générale de la police.

 

Une situation sociale très critique depuis des mois

Ce rapport d'Amnesty intervient dans un contexte social très tendu dans l'ancienne colonie britannique. Hong Kong traverse depuis juin sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession en 1997 à la Chine. Des actions et des manifestations ont été organisé quasi quotidiennement, afin de dénoncer le recul des libertés ou le sentiment d'une ingérence grandissante de Pékin dans les affaires hongkongaises.

Ces rassemblement ont souvent dégénéré, en enclenchant de graves violences entre forces de l'ordre et radicaux. Régulièrement, les manifestant n'hésitent pas à jeter des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers. Ces derniers répliquent souvent par un usage massif des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Par ailleurs, des vidéos de charges de policiers, ou de manifestants tabassés à coup de matraque, ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. À travers une éventuelle commission d'enquête réclamée, Amnesty International espère que ces débordements pourront être refrénés à l'avenir.

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