"C’est le pays où est né Daesh"
Quel message retenir de ce voyage ? "C’est un voyage évidemment spirituel : le Pape se présente comme un missionnaire de la paix, estime Jean-François Colosimo. C’est aussi un voyage hautement politique, qui a une signification planétaire. Le Pape s’est rendu en Irak, ce pays qui avait été envahi par les États-Unis, au titre de la guerre préemptive. Un nouveau type de guerre que le Vatican avait fermement condamné. C’est le pays où est né Daesh, un pays menacé de divisions, avec les Kurdes au Nord, les musulmans sunnites au centre, et les chiites très importants au Sud."
"L’Irak, c’est en effet aussi le pays des grands sanctuaires chiites, cette deuxième composante de l’islam, avec 200 millions de musulmans à travers le monde. Le Pape rencontrait le grand ayatollah Al-Sistani, leur figure spirituelle. C’est l’ennemi historique de Khomeini, qui a instauré une république islamique, alors que Al-Sistani a toujours défendu la séparation entre pouvoir politique et religieux."
[#SudRadio #GrandMatinSudRadio] Le #pape conclut un voyage historique de trois jours en #Irak
Jean-François Colosimo, historien:🗣️"C'est un voyage spirituel mais aussi autement politique. L'Irak est le pays où est né #Daesh" pic.twitter.com/Nc6VFGy1hv
— Sud Radio (@SudRadio) March 8, 2021
"Les islamistes veulent la disparition des chrétiens du Proche-Orient"
"Enfin, précise l’auteur de l’ouvrage Les hommes en trop, la malédiction des Chrétiens d’Orient (Ed. Fayard), il y a les Chaldéens, la première minorité catholique parmi les chrétiens d’Orient. Ils vivent un exode très cruel, avec le fait que l’Irak est un épicentre de tout ce monde de tensions. L’Irak était l’épicentre de la crise des réfugiés, sujet cher au cœur du Pape." Cette visite peut-elle permettre aux chrétiens d’Irak d’envisager de se maintenir dans la région malgré les années de persécutions de l’État Islamique ? "C’est l’appel du Pape. Ces chrétiens ont été pris comme cible immédiatement après l’invasion américaine. Beaucoup de pasteurs protestants étaient embarqués à bord des tanks et venaient pour être prosélytes. D’un coup, les chrétiens d’Irak se sont vus traiter de cinquième colonne de Washington."
"Et puis les islamistes et djihadistes veulent la disparition des chrétiens du Proche-Orient, qui sont là depuis toujours. Ils sont chez eux, il faut le rappeler. Ils étaient là bien avant l’apparition de l’islam. Ils descendent de grandes civilisations, de Babylone, de Mésopotamie, là où est née la première civilisation écrite. Ces chrétiens étaient un million et demi avant 2003 ; ils sont probablement 300.000 aujourd’hui. 1,2 million d’entre eux sont partis car ils ont été persécutés."
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