Si l'on en croit Djoen Besselink, chef de mission de l'ONU chargé du dossier yéménite, Médecins sans frontières aurait déjà prodigué des soins médicaux à 55 000 personnes, victimes du terrible conflit qui ravage le Yémen depuis 2014. Un chiffre qui peut paraître dérisoire, tant les populations en détresse se comptent en millions dans le pays, mais qui s'avère encourageant pour l'ONG, laquelle souhaite agir rapidement sur le terrain en dépit des difficultés d'accès. Dans le même temps, les Nations unies ont réitéré leur appel aux différents belligérants, sommés de faciliter l'entrée dans le pays aux personnels humanitaires.
Les multiples tentatives de médiations et autres cessez-le-feu ayant toutes échouées, la situation demeure dans l'impasse et la sécurité des Yéménites mais aussi celle des humanitaires en mission n'est pas assurée. Des structures médicales dirigées par MSF ont d'ailleurs été "directement touchées" par les combats et les raids aériens, comme l'a rappelé M. Besselink. Des bombardements qui auraient provoqué la mort de 26 personnes (patients et personnels soignants), selon le directeur médical adjoint de MSF, Tammam Aloudat. Ce dernier a par ailleurs déclaré que l'ONG avait procédé à 28 700 interventions chirurgicales, ajoutant que de nombreux habitants en détresse souffraient de la faim, de maladies ainsi que de la pénurie des services et produits de première nécessité.
En guerre depuis maintenant deux ans et divisé entre les zones dirigées par les rebelles houthis et celles contrôlées par les troupes pro-gouvernementales, le Yémen traverse actuellement l'une des plus sombres et meurtrières périodes de son histoire récente. Selon un bilan de l'ONU rendu public en début d'année, 10 000 personnes seraient mortes dans le pays depuis l'intervention, en mars 2015, de la coalition militaire menée par l'Arabie saoudite.