"Parlons Vrai chez Bourdin" : Les ménages ont de moins en moins de budget pour les courses. Ils font donc des arbitrages sur leur consommation. Et le bio en pâtit, tout comme les produits dits sains.
"Parlons Vrai chez Bourdin" - Consommation : "Il y a des arbitrages qui sont très forts"
Selon une enquête Ifop dévoilée le 1er juin 2023, environ 50% des Français n’auraient plus que 200 euros de budget dès le 10 du mois et 31% uniquement 100 euros. De quoi contraindre les ménages à faire des choix stratégiques. "Il y a une baisse en volume" de la consommation, confirme Yves Puget, directeur de la rédaction de LSA. "C’est mauvais signe."
Toutefois, explique-t-il, il faut toujours regarder "par rapport au temps", et là, la baisse dévoilée par l’Insee concerne une différence de consommation entre 2022 et 2023. "Et il n’y a pas de baisse en volume si on regarde par rapport à 2019", soit avant la pandémie de Covid-19. Il confirme que "oui, il y a des arbitrages qui sont très forts".
Les écarts se creusent entre les entreprises, mais aussi "entre les Français", affirme Yves Puget. Les classes les plus aisées vont plus au restaurant qu’avant, explique-t-il, alors que les classes les plus défavorisées y vont moins.
"Les enseignes qui gagnent des parts de marché sont les enseignes qui ont des images prix très fortes"
Les arbitrages se font sur les sorties, mais aussi sur les produits. "Les premiers prix sont plébiscités", assure le directeur de la rédaction de LSA. "Il y a effectivement une vague d’achats vers les premiers prix."
Mais les Français changent aussi d’enseigne de distribution. "Les enseignes qui gagnent des parts de marché sont les enseignes qui ont des images prix très fortes." Et cela a des conséquences sur la qualité des produits achetés, avec "les produits sains" qui "dévissent", analyse Yves Puget. "Les fruits et légumes, le poisson, la viande… on voit sincèrement une désaffection de la part des consommateurs." Inversement, les produits sucrés "ont de fortes hausses".
Consommation : "Avant l’inflation, avant la Covid, il y avait déjà des signes de recul du bio"
Conséquence de ces arbitrages : "le bio est en régression", une tendance qui dure "depuis au moins 3-4 ans". Les ventes sont en baisse, l’assortiment se réduit. La crise a conduit, en 2022, à "à peu près 200 fermetures" de magasins sans ouvertures. "Le solde est négatif pour les magasins bio", dévoile Yves Puget.
Le prix est une des raisons qui détournent les Français des produits bio, ces derniers étant plus chers en moyenne. Mais même "avant l’inflation, avant la Covid, il y avait déjà des signes de recul du bio".
"Le bio a besoin de retrouver un petit peu ses valeurs. Et de les expliquer mieux."
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