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Fraude sociale : "Dans 10 ans, les chiffres auront encore augmenté"

Par Aurélie Giraud

Le plan de Gabriel Attal contre les fraudes sociales est-il crédible ? Charles Prats, magistrat, auteur des livres “Cartel des fraudes” et “Cartel des fraudes 2”, était l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le 30 mai dans "Parlons Vrai chez Bourdin".

Charles Prats fraude sociale
Charles Prats, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio.

Le ministre des Comptes publics a détaillé un ensemble de mesures contre la fraude sociale. Il se donne 10 ans pour mener le chantier.

Fraude sociale - Charles Prats : "Dans 10 ans, les chiffres auront encore augmenté"

Tout comme le ministre comorien des Affaires étrangères dont l'affaire a été révélée au grand jour, "il y a des milliers et des milliers de gens qui viennent en France profiter de la sécurité sociale avec des faux papiers, et qui truandent" affirme Charles Prats. La fraude sociale représente 6 à 8 milliards d'euros par an selon la Cour des Comptes. "8 milliards c'est déjà beaucoup mais ils expliquent que c'est une évaluation a minima" tient à souligner Charles Prats. "Les administrations n'ont pas voulu donner certaines informations, c'est écrit dans le rapport". "C'est donc un plancher et déjà, les sommes sont 2 à 3 fois supérieures à ce qu'on nous disait il y a 10 ans. Et dans 10 ans, ces chiffres auront encore augmenté" prévient-il.

 

"La fraude sociale se divise en deux catégories" explique Charles Prats. "La fraude aux cotisations sociales, c'est-dire le travail au noir. Et la fraude aux prestations sociales". Pour lui, "la fraude aux prestations est plus importante que celle aux cotisations. Le montant des sommes distribuées est supérieur au montant des cotisations sociales". Mais "une fraude est une fraude, il faut aller chercher tous les fraudeurs". "Quand un fraudeur veut frauder, il le fera par toutes les possibilités qui lui sont offertes". "La fraude existera toujours".

 

"La biométrie pour lutter contre la fraude sociale, c'est ce qu'il faut faire"

Gabriel Attal propose de fusionner la carte vitale et la carte d'identité. "C'est la carte vitale gold, comme le disait Gad Elmaleh" ironise Charles Prats. Pour lui, cette idée "peut paraître séduisante., car on aurait une identité sécurisée". "Mais en réalité c'est un tour de bonneteau inquiétant. Parce que dans le même temps le ministre dit qu'il jette à la poubelle l'utilisation de la biométrie pour lutter contre la fraude à la sécurité sociale". "Mais le ministère de l'Intérieur n'en veut pas" explique-t-il. "La biométrie pour lutter contre la fraude sociale, c'est ce qu'il faut faire" assure Charles Prats. "Ce qui n'est pas la même chose qu'une carte biométrique".

Gabriel Attal prévoit également de contrôler les retraités de plus de 85 ans installés à l'étranger. Pour s'assurer qu'ils sont toujours vivants. Charles Prats reconnaît qu'il y a là "un sujet qui existe". "On a le problème avec l'Algérie. Elle l'a dit très spécifiquement : sur 1.000 retraités à Alger, 300 sont non conformes".  "C'est bien mais ce n'est pas là qu'on va gagner des milliards en matière de fraude". Concernant la fraude des professionnels de santé, "ça existe" reconnaît-il. Pour autant, il n'est "pas certain que ce soit quelque chose de bien" que les Français puissent signaler les incohérences. "L'assurance maladie, dans ses systèmes d'information, a toutes les informations au jour le jour".

 

 

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