À Marseille, au moins trois personnes sont mortes et trois autres sont entre la vie et la mort, touchées dans trois fusillades dans la nuit de dimanche 2 avril à lundi 3 avril, dans les quartiers populaires du nord de la ville. Yahya, un habitant des quartiers Nord, témoigne de la violence qui sévit dans sa cité, suite à un assassinat auquel il a assisté. Il exprime un sentiment d'abandon des jeunes et appelle les élus à agir.
Fusillades à Marseille : "Après chaque assassinat, ils font des feux d'artifice"
Yahya raconte à Jean-Jacques Bourdin comment il a été témoin d'un meurtre en plein jour, près de la boulangerie de son quartier. Un jeune homme armé d'une Kalachnikov a tiré sur un jeune qui tentait de fuir. "Tout ça s'est passé devant mes yeux". "Je suis tombé sur la scène où avec un sang froid, il a vidé un chargeur de 17 balles sur le jeune, qui avait 24 ans", déplore Yahya. Il décrit la peur alors que les balles sifflaient autour d'eux, mais aussi une scène surréaliste où, après ce meurtre, des feux d'artifice ont été tirés. "Après chaque assassinat, on voit un feu d'artifice", assure-t-il.
🔴 Les trafiquants, "je les vois tranquilles. Après l'assassinat, ils font des feux d'artifice !"
► L'incroyable témoignage de Yayha, témoin d’un assassinat à #Marseille la semaine dernière
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— Sud Radio (@SudRadio) April 3, 2023
Marseille, la deuxième ville de France, est gangrénée par la pauvreté, le chômage, la drogue. Yahya explique que le trafic de drogue est devenu une réalité quotidienne dans les quartiers Nord. "Avant les enfants jouaient au cow-boy, maintenant ils jouent aux dealers et à la police". Les consommateurs viennent dépenser "leurs millions" dans ces cités, faisant prospérer un commerce illicite qui sème la violence et la mort. "C'est ce qui se passe depuis maintenant des années !" déplore-t-il. "On en est à 13 morts depuis le 1er janvier, et on n'est qu'en avril !"
"On ressent un abandon total des quartiers Nord"
Selon Yahya, les élus ne sont pas présents sur le terrain et ne semblent pas se préoccuper de la situation. Il parle d'un "sentiment d'abandon total des quartiers Nord". Il fait appel aux députés et aux maires. "Parce qu'eux, on les voit pas", dénonce-t-il. "Ils sont à l'Assemblée, ils sont partout, sauf là où il faut pour les jeunes". Yahya souligne également les failles du système éducatif, qui ne parvient pas à offrir de réelles perspectives aux jeunes des quartiers défavorisés. "Même pour l'éducation, on les abandonne !"
🔴 "Je voudrais solliciter les députés et les maires. Ils sont à l'Assemblée, ils sont de partout sauf là où il faut pour les jeunes !"
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Yahya teint à souligner que "personne n'est complice du trafic et que tout le monde en a peur". Car "aujourd'hui, le dealer n'hésite pas à tirer et à tuer", insiste-t-il. "On préfère se taire et aller au boulot. On passe à côté et on fait comme si on n'avait pas vu". "Sincèrement, on tremble sans cesse", confie-t-il. S'il reconnaît une présence des forces de l'ordre, "ce n'est pas assez parce que ça continue"...
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