Les poubelles s'entassent à Paris et dans plusieurs villes de province et les rats en profitent. Paris, Nantes, Le Havre ou encore Saint-Brieuc : la grève des éboueurs peut-elle provoquer une crise sanitaire dans les villes touchées ?
Parlons Vrai chez Bourdin : "Les rats d'égouts de 400-500 grammes ont colonisé les villes"
À Paris, le volume de déchets non ramassés continue de monter : 5.600 tonnes au 8e jour de grève selon la mairie, qui s'était déclarée solidaire du mouvement de grève des éboueurs. En Île-de-France, les trois sites d'incinération du Syctom, le syndicat mixte de valorisation des déchets, où l'on brûle les ordures ménagères, sont à l'arrêt. Les spécialistes estiment qu'environ 6 millions de rats se trouveraient sous la surface de Paris, soit 1,75 rat par habitant. Un couple de rats pourrait faire naître 300 à 400 petits rats par an. "Mais ça peut être exponentiel si tout est parfait, avec une source de nourriture infinie" souligne Romain Lasseur.
Quelle sorte de rats tout à coup remonte à la surface ? "Ce sont des rats d'égouts que l'on croise, également appelés rats bruns" explique l'expert. "Ce rat d'égout qui fait 400-500 grammes a colonisé les villes et mange la même chose que nous". L'estimation de leur nombre "est compliqué parce qu'on n'a pas d'observatoire de rongeurs en France. On s'en tient a un chiffre qui peut être toujours discutable. On s'en réfère au nombre d'interventions des professionnels de la dératisation, qui a bondi de 35% en 2022".
"Des générations de rats qui ne connaissent pas les égouts car ils sont très bien en surface"
Le rat d'égout remonte à la surface dès qu'il trouve à manger. "On observe également des populations de rats qui s'installent en surface dès lors qu'on a une source alimentaire stable" précise Romain Lasseur. "Les rongeurs ne descendent plus dans les égouts, sauf pour se disperser en ville". "Il protège et élève ses petits dans les terriers, où ils font des stocks de nourriture. Il y a des générations de rats qui ne connaissent pas les égouts car ils sont très bien en surface".
Quels sont les prédateurs ? "On les cherche toujours en ville ! On y voit de plus en plus de fouines ou des renards. Le seul prédateur qui peut persister c'est l'homme". Des associations de défense des animaux protègent les rats des villes. Pour Romain Lasseur, "c'est un discours hors sol qui n'est pas raisonnable, qui bafoue la souffrance de milliers de Français qui ont à les croiser. Ce rat est une menace sanitaire, ou d'incendie car il ronge les câbles. C'est pour ça qu'on l'a écarté de notre écosystème. Ils transmettent des maladies comme la leptospirose par les urines, par simple contact" rappelle-t-il.
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