"Ça fait trois semaines aujourd'hui que Lindsay nous a quittés. Le ministre de l'Éducation nationale se réveille, mieux vaut tard que jamais" a déclaré vendredi 2 juin sur France info Betty Gervois, la mère de Lindsay qui s'est donnée la mort à 13 ans après avoir été victime de harcèlement scolaire.
Suicide de Lindsay : "Rien n'a été fait pour la protéger"
La famille de Lindsay a déposé plusieurs plaintes, qui viennent répondre indirectement à ce que dit le ministre qui parle "d'échec collectif". "La mort de Lindsay est clairement l'accumulation de défaillances énormes à tous les niveaux" confirme leur avocat. "L'état psychique catastrophique de Lindsay était connu du collège, de l'académie de Lille et de la police. Des plaintes pénales avaient été déposées, des signalements avaient été faits et avaient été multipliés de nombreux mois avant. Rien n'a été fait pour la protéger comme ça aurait dû être le cas. Les personnes qui avaient la possibilité de la protéger et qui n'ont rien fait devront répondre de leurs actes" prévient-il.
"Nous constatons dans cette affaire un déchaînement de violence qui n'a plus aucune limite" déplore Maître Pierre Debuisson. "Même le décès de Lindsay n'a pas suffi à arrêter ce déchaînement de haine et de violence. Les obligations de modération en matière de contenus lucides ont totalement été bafoués par Instagram et Facebook. Il y a un compte Instagram intitulé 'Lindsay est enfin morte' avec des messages affreux qui continuent de prospérer sur les réseaux sociaux". La famille doit subir ce déchaînement. "Mais aussi la meilleure amie de Lindsay, qui continue d'être harcelée sur les réseaux sociaux. C'est une abomination qui doit cesser".
🗣 "Même le décès de Lindsay n'a pas suffi à arrêter le déchaînement de violence. Il y a un compte Instagram intitulé 'Lindsay est enfin morte' !" Me Pierre Debuisson
📢 L'avocat de la famille de Lindsay annonce déposer plusieurs plaintes pic.twitter.com/mwA5t6mNyG
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Harcèlement scolaire : "Il y a malheureusement bien plus que 10% de cas"
Le harcèlement scolaire est un fléau national, puisque 10% des élèves seraient concernés. "Ce sont des chiffres qui émanent de l'Éducation nationale" souligne Romain Debaisieux. "Or sur le terrain, on peut se rendre compte qu'il y a malheureusement bien plus que 10% de cas". Il évoque le cas où, dans un même collège du département, "nous sommes, à l'heure où je vous parle, à 20 jeunes harcelés avérés". Il dénonce un "déchaînement de haine et de violence" sur les réseaux sociaux. Le président de SOS Harcèlement 62 est "convaincu qu'il y a bien plus que 20 victimes dans ce même collège".
Il pointe du doigt l'absence de moyens pour prévenir et répondre au harcèlement scolaire. "Hormis lors des campagnes de prévention, avec des affiches et vidéos à l'occasion d'une journée spéciale, dernière rien ne suit. On attend réellement des sanctions pédagogiques fermes et des sanctions pénales". "Les élèves qui harcèlent ne sont pas sanctionnés. Malheureusement le plus souvent ils ne sont pas exclus de l'établissement. Les responsables des établissements ne sont pas sanctionnés par l'Éducation nationale" déplore-t-il. "Nous ne sommes pas entendus, les familles de victimes sont seules face à ça".
📢 Lutte contre le harcèlement scolaire
🗣 "Hormis les campagnes de prévention, rien ne suit. On attend des sanctions fermes et pénales !" @DebaisieuxRom, président de SOS harcèlement 62 pic.twitter.com/I7kRaJibA1
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