"Parlons Vrai chez Bourdin" : La vice-présidente grecque du Parlement européen, Eva Kaili, et trois autres personnes ont été inculpées pour "corruption", dimanche à Bruxelles, dans l'enquête portant sur de gros versements qu'aurait effectués le Qatar pour influencer des décisions.
"Parlons Vrai chez Bourdin" : "Corruption au Parlement européen, ça reste à prouver"
Jean Quatremer, journaliste, correspondant à Bruxelles pour Libération, revient sur le soupçon de corruption au Parlement européen. Il commence par rappeler qu’il y a "14 vice-présidents au sein du Parlement européen. Il s’agit là d’une vice-présidente et non pas de la vice-présidente de la présidence actuelle". Les personnes arrêtées pour corruption, "ce sont des gens qui travaillent dans l’entourage du Parlement européen. Il y a son conjoint qui est un assistant parlementaire" (parmi les 3.000 assistants).
"C’est, semble-t-il, plutôt une histoire de famille et d’amitié. Tous les gens qui ont été arrêtés sont des socialistes italiens. Il n’y a que la vice-présidente grecque qui est donc mariée à un italien qui lui a été présenté par la personne au centre des soupçons de corruption, qui répond au doux nom de Panzeri". "Corruption au Parlement européen, ça reste à prouver. Pour l'instant, on n'a que quelques éléments, notamment le fait qu'on a trouvé chez la vice-présidente et son mari plusieurs centaines de milliers d'euros en liquide, ce qui ressemble au minimum à de la fraude fiscale". L’enquête se poursuit.
"Ces eurodéputés ne peuvent rien décider par rapport au Qatar"
"Tout ce qu’on sait dans cette affaire et c’est ça qui est extrêmement gênant", poursuit Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles pour Libération, "c’est une enquête qui est menée par le pôle grand banditisme de la police belge et par un juge qui est spécialisé dans les affaires financières notamment tout ce qui est la fraude internationale. Les institutions européennes qui ont aussi en leur sein des enquêteurs, n’ont pas été associées à cette enquête. On ne comprend pas très bien pourquoi les institutions ont été laissées à l’écart. On ne sait pas d’où vient l’argent, on ne sait pas à qui il était destiné, on ne sait pas s’il y a des gens qui ont été corrompus, on ne sait rien en réalité ! Ça touche une toute petite partie du Parlement européen et pour le moment, ça remet surtout en cause les contrôles et les contrepouvoirs qui sont plutôt absents au sein du Parlement européen", affirme-t-il.
Quel corrupteur ? interroge Jean Jacques Bourdin. "Tout le monde dit c’est un État du Golfe. Ça serait le Qatar qui aurait voulu acheter des eurodéputés pour améliorer son image. Ces 705 eurodéputés ne peuvent rien décider pour le Qatar. Ce sont les États qui décident des relations internationales. C’est essentiellement des relations bilatérales. J’ai vraiment du mal à comprendre l’intérêt du Qatar dans cette affaire. Peut-être une question d’influence sur d’autres dossiers, ça reste à montrer. Pour l’instant, on ne sait pas".
🔴 Parlons Vrai chez @JJBourdin_off
📢 Affaire de corruption présumée au #ParlementEuropeen, le Qatar responsable ?🗣 @quatremer, journaliste à @libe, correspondant européen : "Ces eurodéputés ne peuvent rien décider par rapport au Qatar. Quel est l'intérêt du Qatar ?" pic.twitter.com/dvuZifPHno
— Sud Radio (@SudRadio) December 12, 2022
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