"Parlons Vrai chez Bourdin" : redoutant le retour de la violence ou n’ayant pas les moyens de sécuriser l’évènement, certaines communes se décident à annuler leurs bal et feu d’artifice du 14 juillet.
Parlons Vrai chez Bourdin : "Quand on a pris un coup sur la tête, on n’a pas envie d’aller faire la bamboche"
"On a maintenu les cérémonies protocolaires qui honorent les forces civiles et militaires : les pompiers, la police nationale, la gendarmerie, la police municipale… Et puis on fera un honneur aux différents corps de métiers qui ont participé à la défense de la ville dans la mesure de leurs moyens.
En revanche, quand on a pris un coup sur la tête, on n’a pas envie d’aller faire la bamboche. On a encore une maison en démolition en plein centre-ville. C’est quand même stressant pour tout le monde. Là, on se remet de nos courbatures et on va travailler pendant deux mois pour remettre la ville en l’état", a fait savoir Benoît Digeon, le maire de Montargis.
14 juillet : "On a 10.000 choses à faire pour remettre la ville en état"
La ville de Montargis a en effet beaucoup souffert des récentes émeutes. "Tous les experts et miroitiers sont dans la ville, presque 800 vitrines ont été touchées. L’immeuble démoli, c’est quand même un coup de canif dans notre continuum immobilier. Il faut remettre les abribus en place, réparer l’éclairage public… on a 10.000 choses à faire…
Il a fallu éteindre l’incendie, dégager, remettre la ville en ordre et rouvrir le centre-ville samedi dernier, c’était jour de marché, une grosse affluence. Et c’est ce qui a été fait. Les bus recirculent depuis samedi matin, et la ville retrouve ses fonctions normales. Même si les commerçants souffrent beaucoup bien sûr", a raconté Benoît Digeon.
"On est passés de 122 policiers à 90 en trois ans"
Comme l’explique Benoît Digeon, la ville n’a tout simplement pas les moyens de sécuriser les lieux en ce moment. "Faire un 14 juillet à Montargis, c’est se mettre en position Vigipirate, c’est-à-dire entourer la ville de blocs de béton pour empêcher les voitures-bélier. Cela aurait sollicité les employés municipaux. Or, ils sont déjà sollicités, les pompiers et la police aussi. Et puis la population n’a pas forcément l’âme à aller danser dans les rues. Vous perdez votre père, votre mère, votre épouse… vous n’allez pas en boîte de nuit le soir même. Il y a un petit respect, un deuil, une retenue qui est plus convenable à un tel moment."
En cause ? La baisse ininterrompue des moyens policiers alloués par le ministère de l’Intérieur. "La police n’a pas de moyens. Dites-le à Monsieur Darmanin : il nous manque 32 policiers au commissariat. On est passés de 122 policiers à 90 en trois ans. Toutes les communes d’Ile-de-France de notre taille ont subi des baisses d’effectifs. Quand on a 5 policiers disponibles sur la soirée, comment voulez-vous qu’on défende une ville de 47.000 habitants ? C’est impensable. Et c’est le cas dans beaucoup d’autres villes. Il est important d’avoir dans les villes des officiers de police judiciaire pour faire les procédures et ramener à la justice tous les délinquants. Malheureusement, beaucoup de procédures sont abandonnées parce qu’on n’a pas assez de compétences dans le commissariat", a déploré Benoît Digeon.
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