"Parlons Vrai chez Bourdin": les déserts médicaux sont au centre d'un travail parlementaire qui vise à forcer les médecins à s'installer dans les zones sous-dotées. Docteur Sophie Bauer, Président du syndicat des médecins libéraux, revient sur la question.
"Parlons Vrai chez Bourdin" : "il faut un vrai choc d’attractivité plutôt que d’aller vers la contrainte" dans les déserts médicaux
Soyons clairs, notre président de la république est certes un expert en tout mais il est clair que sur la médecine, ce que nous souhaiterions, c’est qu’il nous écoute un peu plus. Parce que nous avons des solutions à proposer mais elles sont assez souvent écartées par les tutelles malheureusement. Interrogé sur le travail parlementaire en cours qui vise à inciter les médecins à s’installer dans des zones sous-dotées, Sophie Bauer n’y voit pas une bonne idée. "On risque de pousser les médecins à aller vers le salariat. Or les centres de santé sont déjà tous déficitaires parce qu’ils engrangent les consultations des médecins. On voit bien, avec les prix actuels de la consultation, ces centres sont chroniquement déficitaires. Donc on a pas du tout intérêt à pousser les jeunes à aller vers le salariat plutôt que vers l’installation libérale".
"Ce qu’il faut c’est un vrai choc d’attractivité plutôt que d’aller vers la contrainte qui, de toute façon, ne fonctionnera pas" affirme Sophie Bauer. "Si vous enlevez un médecin dans une zone où apparemment il y en a suffisamment, vous la transformez en zone sous-dotée. On voit bien que le problème c’est que la ressource elle-même est rare. Ce qu’il faut en fait c’est permettre aux médecins d’avoir des assistants médicaux, ce qui permettra de les décharger de toute la surcharge de travail administratif qui s’est accumulée au fil des années. En essayant de contraindre, on n’y arrivera pas".
Le regroupement des médecins dans des maisons médicales multiservices dans les déserts médicaux, "ça fonctionne si c’est libéral, ça ne fonctionne pas si c’est salarié parce que ça coute extrêmement cher à la collectivité". Patrick Sébastien, de passage à l’antenne avec Jean-Jacques Bourdin ajoute qu’à Boulogne, où il habite, « SOS médecin ne vient plus ! Ils vous disent d'appeler le Samu et de faire une consultation en visio. J'ai de la chance d'avoir des amis médecins, je suis privilégié ! »
🗣️@PatSebastien "J'habite à Boulogne, SOS médecin ne vient plus ! Ils vous disent d'appeler le Samu et de faire une consultation en visio. J'ai de la chance d'avoir des amis médecins, je suis privilégié !" #Santé
▶️https://t.co/qLouDw8tLN pic.twitter.com/TSPSJVI3qA
— Sud Radio (@SudRadio) April 25, 2023
"Il faut former davantage de médecins et pouvoir prévoir des assistants médicaux"
"Le problème c’est qu’avant un médecin pouvait faire vivre avec ses émoluments médicaux toute sa famille" explique la Présidente du syndicat des médecins libéraux. Tout tourner autour de l’activité médicale. On a voulu en faire un métier comme les autres, et bien dont acte. Les médecins veulent voir grandir eux même leurs enfants et même parfois aller les chercher à la sortie de l’école". C’est une évolution de la société, il faut faire avec et donc "former davantage de médecins, pouvoir prévoir des assistants médicaux de façon beaucoup plus facile".
🗣️Dr Sophie Bauer @LE_SML "Il faut permettre aux médecins d'avoir des assistants médicaux, ce qui les déchargera de la surcharge administrative qui s'accumule au fil des années !"
▶️https://t.co/qLouDw8tLN pic.twitter.com/ZC1XYCqs1w
— Sud Radio (@SudRadio) April 25, 2023
Pour pousser les médecins à s’installer dans des zones sous-dotées "il faut un vrai choc d’attractivité et un réaménagement du territoire. Beaucoup de ces zones sous-dotées n’ont plus d’administration, elles n’ont plus d’écoles. Ce sont des zones rurales un peu en déshérence des services publics. Le médecin, c’est probablement le dernier qui est parti" confie Sophie Bauer. Enfin, Au sujet des consultations non honorées auxquelles les patients ne viennent pas, Sophie Bauer se dit favorable au système belge qui impose avant la consultation le règlement de la moitié du tarif.
Prenez la parole en appelant le 0 826 300 300
Retrouvez "Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.
Cliquez ici pour retrouver l’intégralité de “Parlons Vrai chez Bourdin”