"Parlons Vrai chez Bourdin" : les dérives sectaires, selon la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), sont en forte hausse en France. En 2021, le nombre de signalements a atteint un niveau record, notamment à cause de l'augmentation du complotisme et à la suite de la Covid-19.
Parlons Vrai chez Bourdin : "On est passé des multinationales de la spiritualité à des dérives sectaires à l’état gazeux"
La Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) a enregistré, en 2021, plus de 4.000 signalements pour dérives sectaires. Un record. "Les chiffres sont inquiétants", souligne Sonia Backès, secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté. Notamment car les signalements ne sont en réalité que "la partie émergée de l’iceberg". "On sait très bien qu’il y a toute une partie qu’on voit pas, qu’on ne signale pas."
L’inquiétude du gouvernement est également liée une évolution des modalités. "On est passé des multinationales de la spiritualité à des dérives sectaires à l’état gazeux", explique Sonia Backès. Les gourous "apparaissent sur la toile" et disparaissent aussi rapidement, non sans avoir fait de l’argent. "Très rapidement, la spiritualité se transforme en enjeu financier."
Ensuite, ces mêmes gourous "réapparaissent sous une autre forme" et avec d’autres thématiques. "Et on a une évolution, globalement, du paysage."
🔴 Parlons Vrai chez @JJBourdin_off
📢 Le nombre de signalements pour dérives sectaires explose
🗣 @SoniaBackes, secrétaire d’État chargée de la citoyenneté : "Les 4 000 signalements, c'est la partie émergée de l'iceberg. Il y a toute une partie que l'on ne voit pas" pic.twitter.com/vpGiXUtqmS
— Sud Radio (@SudRadio) November 3, 2022
Sonia Backès : "le confinement" a participé à l'augmentation
Parmi les raisons qui ont conduit à une hausse des dérives sectaires, il y a la pandémie de Covid-19. La secrétaire d’État voit deux raisons principales à cela. "La première, c’est le confinement", analyse-t-elle. Il a conduit à un enfermement des personnes, une utilisation massive des réseaux sociaux, "avec en plus une recherche de bien-être" et un besoin d’être "rassurés".
Mais ce n’est pas la seule raison. La hausse des dérives sectaires est aussi liée "au fait de remettre en question la science". Le "fait scientifique" a été remis en question, et ça s’est étendu à de nombreux domaines de la santé. Or, "la science n’est pas une croyance. La science c’est des faits scientifiques qui sont prouvés", rappelle Sonia Backès. "Et on ne peut pas les traiter de la même manière que le charlatanisme."
"Souvent le complotisme est la porte d’entrée vers les dérives sectaires"
La santé a été au centre de l’augmentation des saisines, mais le complotisme n’est pas en reste. S’il ne s’agit pas de dérives sectaires en soi, "souvent le complotisme est la porte d’entrée". La raison ? La remise en cause d’un "système". "On est en train d’inventer des histoires qui prouvent qu’il y a un contre-système", précise Sonia Backès pour expliquer le complotisme. Ensuite, "on rentre par ce biais là pour finalement amener une emprise mentale, financière, psychologique."
Pour lutter contre cette tendance, outre avoir fait exclure les médecines dites "douces" de Doctolib, le gouvernement prépare des "assises des dérives sectaires et du complotisme" pour 2023. Il veut ainsi travailler sur les outils à développer pour aider les personnes assujetties. Mais aussi mieux travailler sur les alertes des proches qui sont les premiers à s'en rendre compte.
Prenez la parole en appelant le 0 826 300 300
Retrouvez "Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.
Cliquez ici pour retrouver l’intégralité de “Parlons Vrai chez Bourdin”