Les centres de santé ophtalmologique du Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis, et dentaire de Trappes, dans les Yvelines, sont soupçonnés de fraude à l'assurance maladie en prescrivant des soins inutiles. Ils ont été déconventionnés, les soins ne sont plus remboursés.
Fraude à l'assurance maladie : "Une personne a perdu un œil et a failli perdre la vie"
Avec la désertification médicale, de nombreux centres de santé ouvrent. "On est d'abord très satisfaits de voir arriver un centre avec des médecins", reconnaît Thierry Meignen. Mais "On nous promet monts et merveilles et puis on ne voit rien arriver". "Dans le mois qui a suivi la mise en place du centre ophtalmologies au Blanc-Mesnil, on a commencé à avoir des remontées de patients qui relevaient choses bizarres raconte le sénateur. Très vite, le journal de la ville a publié un article mettant en garde les habitants, mentionnant les doutes. On a ensuite eu un afflux de témoignages par écrit".
"Ils utilisent une faille de la loi et surfent sur le manque de médecins", dénonce Thierry Meignen. "On ouvre un cabinet avec un médecin diplômé qu'on ne revoit plus. On nous dit qu'il consulte à distance et, devant vous, ce n'est pas un ophtalmologiste, mais un orthoptiste voire une assistante qui fait la prescription". "Mais on parle de la santé des gens !" s'indigne-t-il. Au Blanc-Mesnil, "il y a quand même une personne qui a perdu un œil ! On n'a pas diagnostiqué une tumeur derrière l'œil, elle a failli perdre la vie" déplore le sénateur. "Comment des médecins peuvent-ils se prêter à de telles pratiques ?"
🏥 Assurance maladie : 2 centres soupçonnés de fraude
📢 @ThierryMeignen, sénateur @SoyonsLibres de Seine-Saint-Denis, raconte une incroyable fraude dans un cabinet d'ophtalmologie au Blanc-Mesnil
🗣 "Ils utilisent une faille de la loi et surfent sur le manque de médecins" pic.twitter.com/4hXc5gPD5U
— Sud Radio (@SudRadio) January 24, 2023
Centres de santé : "Comment faire le tri entre le bon grain et l'ivraie ?"
"Une plainte est en cours, les autorités aussi ont déposé une plainte", assure Thierry Meignen. "On a eu quelques pressions mais on est solides !" Les deux centres ne sont pas fermés mais déconventionnés. Les patients ne seront pas remboursés, et cesseront d'y aller. "Pour la première fois, les sanctions sont fermes, se réjouit-il. Bon nombre de patients sont à la CMU, précise-t-il. Ce sont des gens vulnérables, qui ne comprennent pas toujours la prescription et ne vérifient pas les soins".
Les contrôles sont-ils suffisants ? "C'est un vrai sujet, reconnaît le sénateur. Comment faire le tri entre le bon grain et l'ivraie ? C'est très difficile". L'Assemblée nationale a voté fin novembre un encadrement plus strict de ces structures, dont certaines sont présentées comme des machines à cash. Avec des facturations parfois atypiques. "Chez nous, beaucoup de centres dentaires se sont créés, confirme Thierry Meignen. On suit ça de près". "Il faut contrôler efficacement ces pratiques". Pour lui, "les élus ont aussi la nécessité de protéger la population. À la moindre alerte il faut faire remonter les informations. Le journal municipal bon véhicule".
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