Depuis une semaine, les habitants de la résidence des Campanules, dans le 11e arrondissement de Marseille, se mobilisent contre l'implantation de points de deal dans le quartier en occupant physiquement les lieux.
Les habitants de la résidence des Campanules ont chassé les dealers
L'initiative qui a permis de chasser les dealers a été prise par les habitants de la cité. Amel, qui travaille de nuit, a vu débarquer le 31 décembre dernier des dealers venus de la cité voisine. "En descendant vers 18h30 pour aller travailler, j'ai vu dans la cage d'escaliers à plusieurs étages des jeunes en train de fumer, raconte-t-elle. Je pensais que c'était un voisin qui faisait la fête. Mais en bas, une quinzaine de jeunes m'ont empêchée de sortir. J'en ai fait sortir un qui était à l'intérieur et j'ai fermé la porte pour les empêcher de rentrer. Ils m'ont ensuite bloqué le passage".
📢 #Marseille : Témoignage d'Amel, habitante d'une cité prise à partie par des dealers
🗣 : "J'ai vu des jeunes en train de fumer. Ils étaient une quinzaine, ils m'empêchaient de sortir. J'en ai fait sortir un, ils n'ont pas aimé et ils m'ont bloqué le passage" pic.twitter.com/5UCk0usJsq
— Sud Radio (@SudRadio) January 10, 2023
Les jeunes cagoulés s'étaient installés dans le bâtiment pour vendre de la drogue. "Les caméras qui donnent sur l'entrée ont été détruites" précise Amel. "Une voisine à qui ils ont mal parlé a décidé de rester avec eux. Au fur et à mesure d'autres voisines se sont installées, ils ont fini par partir. Depuis on reste de midi à 3h du matin, on n'a pas lâché. On n'est pas organisées, on vient quand on peut, quand on rentre du travail, avant d'aller travailler ou quand on a du temps. On deale du café et de la bonne humeur !" souligne-t-elle avec humour. "Ils passent de temps en temps pour nous impressionner mais on ne les provoque pas, on reste entre nousn les empêche de rentrer"."
"On a en face de nous des jeunes de 15-16 ans qui n'ont plus de freins"
"On a eu aussi l'aide de la police pour les faire partir, ajoute Amel. La police passe jusqu'à 5 fois par jour, le soir aussi. Chaque fois qu'on les appelle ils viennent, ils sont présents". Sylvain Souvestre, maire des 11e et 12e arrondissements de Marseille, salue "cette initiative de mobilisation citoyenne pacifiste et pacifique". "Leur mobilisation a permis d'occuper les espaces vides dans cette résidence, choisie justement pour son calme, son retrait, avec plusieurs sorties permettant de s'échapper dès que la police arrive". "La mobilisation des citoyens, plus celle de la police nationale et de la Bac dès le premier jour, a permis de les chasser".
📢 #Marseille : des habitants contre des dealers
🗣 Sylvain Souvestre, Maire des 11e et 12e arrondissements de Marseille : "Grâce à la mobilisation, à l'heure où nous parlons, il n'y en a plus dans la cité. En face de nous, on a des jeunes de 15 ans qui ont été très agressifs" pic.twitter.com/c7aOcqQZ00
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"Mais il faut chasser le mal en amont, explique Sylvain Souvestre. Le réseau qui a amené ces jeunes mais aussi les acheteurs. On a en face de nous des jeunes de 15-16 ans qui n'ont plus de freins, plus de filtres, très agressifs. Les armes se trouvent facilement, ça aurait pu déraper très vite". "Le bailleur social a annoncé des mesures, notamment la présence de vigiles qu'il va payer à ses frais nuit et jour pendant une dizaine de jours. Il mettra aussi en fonctionnement les barrières installées depuis plusieurs années". Pour Amel, "ça n'est pas suffisant ! On aimerait que la résidence soit complètement clôturée, avec des portails coulissants".
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