La poursuite de la grève est-elle justifiée ? Près d’un tiers des stations-service, tous groupes confondus, sont actuellement affectées par des pénuries de carburant. Le gouvernement a accentué la pression sur les syndicats et les directions des raffineries bloquées, pour qu'ils négocient en menaçant de réquisitionner les stations-service si la situation ne se débloque pas rapidement.
Parlons Vrai chez Bourdin : "On a du carburant mais le problème, c'est la logistique"
"40 à 45% des stations-service sont en difficultés. C'est-à-dire en arrêt complet ou manquant de certains des produits" annonce Francis Pousse, président de la branche stations-service et énergies nouvelles du syndicat professionnel Mobilians, qui représente 5.800 stations sur les 11.000 en France. "On a du carburant mais le problème, c'est la logistique qui est beaucoup plus lourde en période tendue. Le temps de livraison est beaucoup plus long que d'habitude. Des imports massifs sont réalisés depuis une quinzaine de jours. On en importe de plus que d'habitude, y compris par camions qui viennent du Bénélux. Les fameux stocks stratégiques auxquels les distributeurs ont accès permettent aussi d'alimenter la consommation française".
"Les livraisons dans les stations-service perdent 2 à 4 jours par rapport au temps normal, du fait de la raréfaction des camions précise Francis Pousse. Les camions doivent aller dans des dépôts, à l'entrée desquels il y a de longues files d'attente. Ils commencent par attendre avant de pouvoir charger son carburant puis d'aller livrer dans les stations". "Pour les exploitants de stations, c'est très dur à gérer. Avec l'afflux de clientèle, ils sont parfois obligés de sortir et faire la police mais ce n'est pas du tout notre rôle". "Et quand ils n'ont plus de carburant, ils s'inquiètent car il faut bien payer les factures et les salariés !"
🔴 #Greve #TotalEnergies #ExxonMobil
🗣️Francis Pousse, Psdt des distributeurs carburants et énergies nouvelles chez Mobilians "Ce sont des situations anxiogènes pour nos exploitants ! Les salariés d'une station service gagnent moins que dans une raffinerie !" pic.twitter.com/W4xrCcsyut— Sud Radio (@SudRadio) October 11, 2022
ExxonMobil : "On réclame un peu plus de 200 euros nets par mois"
La CGT et FO reconduisent la grève chez Esso-ExxonMobil. "Ce ne sont pas les syndicats qui ont reconduit la grève mais les salariés lors des AG qui ont lieu toutes les 8 heures explique Pierre-Antoine Auger, délégué syndical central de Force Ouvrière. Lors d'une réunion lundi matin avec la direction, on nous a proposé une prime transport de 750 euros bruts à la place d'une négociation qu'on aurait dû avoir en novembre prochain qui portait sur la mobilité durable. La direction a mis unilatéralement une prime de 750 euros bruts pour tous les salariés" dénonce-t-il.
La direction a indiqué avoir proposé une hausse globale des salaires de 6,5%, avec une prime de partage de la valeur ajoutée de 3.000 euros hors participation et intéressement. "6,5% c'est l'enveloppe globale précise Pierre-Antoine Auger. En augmentation générale, nous avons 5%, ce qui couvre à peine l'inflation 2022 et pas celle pour 2023". Chez ExxonMobil, "on a touché en mai 2022 à peine 3.000 euros d'intéressement pour les profits de 2021, quand nos concurrents Total font en moyenne 7.500 euros" dénonce le délégué syndical. Pour débloquer la situation, "la direction doit faire un pas vers nous. On demande a minima l'inflation. On réclamait 7,5% pour combler 2022 et couvrir l'inflation 2023, soit un peu plus de 200 euros nets par mois".
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