Plus d'un tiers des stations essence de France sont touchées par des pénuries de carburants et la CGT a reconduit son mouvement de grève dans les raffineries mercredi 12 octobre. 7 raffineries sont bloquées par les grévistes sur un total de 8 en France métropolitaine. Le gouvernement réquisitionne dans certains dépôts de carburants.
Parlons Vrai chez Bourdin - grève dans les raffineries : "On ne regarde pas les rémunérations des cadres dirigeants"
Dans la raffinerie de Donges, qui a rejoint le mouvement de contestation, la grève n’est pour le moment pas votée car l’Assemblée Générale aura lieu jeudi 13 octobre à 13h30. Mais d’ici là, les salariés vont d’ores et déjà bloquer une partie de la production. "Il n'y a aucun blocage dans les raffineries : pas de barricades, uniquement l'expression du droit de grève dans les raffineries" explique Fabien Privé Saint Lanne, délégué CGT de la raffinerie de Donges. La raffinerie, qui compte 620 salariés, fonctionne quart par quart. À la relève de 5h du matin le 12 octobre, on pouvait compter "80% de grévistes de 60 salariés. Il faudra voir lors des relèves de 13h et 21h. On débattra demain lors de l'AG avec l'ensemble du collectif de travail de la suite à donner ou pas à ce mouvement".
"Actuellement il n'y a aucune proposition de la direction de Total" déplore le délégué syndical. "Sur les revendications portées depuis 6 mois par bon nombre de syndicats, il y a zéro réponse de la direction". "Total propose 2,35% d'augmentation générale octroyée au 1er janvier 2022. L'inflation n'est pas couverte pour 2022". Pour lui, "les propositions de la direction se sont traduits en direction des actionnaires. En un claquement de doigt, 2,6 milliards d'euros ont été octroyés aux actionnaires. Il serait intéressant d'interroger les cadres dirigeants sur leurs rémunérations. Patrick Pouyanné s'est augmenté de 52% cette année" dénonce-t-il. Pour lui, "on ne regarde pas les rémunérations des cadres dirigeants".
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📢 Grève : Au tour de la raffinerie Total de Donges
🗣 Fabien Privé Saint Lanne, délégué CGT de la raffinerie de Donges : "Les propositions que @TotalEnergies a fait se sont traduits en direction des actionnaires" pic.twitter.com/Po7dQjdX9Y
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"On demande jusqu'à 7,5% d'augmentation pour couvrir l'inflation"
Le ministère de la Transition énergétique a annoncé le lancement de la réquisition des personnels "indispensables au fonctionnement" du dépôt de carburant de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Gravenchon-Port-Jérôme. "La réquisition débutera ce jour", assure le ministère, qui considère comme illégitime le blocage par un syndicat minoritaire. "On n'a aucune réquisition du personnel gréviste au moment où je vous parle" assure Lionel Arbiol, délégué CGT chez Esso-ExxonMobil à Fos-sur-Mer. "Élisabeth Borne a fait un effet d'annonce de passer par la réquisition qui pour nous est un passage en force. Elle s'est gardée de dire que le carburant expédié doit être uniquement pour les véhicules d'urgence et de sécurité du département ! souligne-t-il. Si l'arrêté prévoit d'instaurer un service normal, ce serait une atteinte grave et illégale du droit de grève et son exécution serait suspendue".
La CFDT et la CFE-CGC, qui représentent 58% des salariés, ont signé un accord salarial chez Esso-ExxonMobil. Il prévoit notamment une augmentation de 6,5% sur les salaires en 2023. Avec une augmentation de plus de 10,5% sur 2 ans. "La direction annonce 6,5%, mais c'est une enveloppe moyenne qui comprend l'augmentation générale, individuelle, les promotions et la prime d'ancienneté précise Lionel Arbiol. Hors plus de la moitié des salariés ne touchent pas de promotion et de prime d'ancienneté. La grande majorité des salariés touchent une augmentation de 5,5 à 6,1%. Ça ne couvre pas l'inflation, que ce soit le rattrapage 2022 et la prévision de 2023". "On demande à aller jusqu'à 7,5% d'augmentation pour couvrir l'inflation".
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