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Parlons Vrai chez Bourdin : à Saint-Jean-de-Luz, le drame ressemble à "une bouffée délirante aiguë"

Par Jean Baptiste Giraud

"Le passage à l'acte reste exceptionnel" : Gilles-Marie Valet, pédopsychiatre était l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le jeudi 23 février 2023 dans "Parlons Vrai chez Bourdin".

saint jean de luz parlons vrai chez bourdin
Assassinat d'une professeur à Saint-Jean-de-Luz, on en parle chez Bourdin.

Drame à Saint-Jean-de-Luz, une professeure meurt après avoir été poignardée par un élève. Gilles-Marie Valet, pédopsychiatre, vient évoquer l'idée d'un trouble psychiatrique comme le porte à croire les propos incohérents de l'auteur de l'agression, âgé de 16 ans.

"Parlons Vrai chez Bourdin" : "c'est quelque chose qui peut tout à fait ressembler à une bouffée délirante aiguë"

"D’un point de vue pédopsychiatrique, ce que l’on peut identifier, ce sont des signes, des signes cliniques qui, lorsqu’ils s’associent, conduisent à l’évaluation de symptômes", explique Gilles-Marie Valet. "L’évocation d’idées délirantes, d’hallucinations auditives et même le calme apparent qui est décrit par les autres élèves vont dans le sens de quelque chose qui peut tout à fait ressembler à une bouffée délirante aiguë. C’est la survenue à un moment où on ne s’y attend pas forcément d’un trouble psychique qui fait que le sujet n’est plus du tout dans la réalité. Il interprète ce qu’il observe, ce qui est dit et ça peut effectivement conduire à des troubles du comportement".

"Dans la définition de la bouffée délirante aiguë, cette notion de subi c’est dans l’identification du passage à l’acte, et surtout par rapport au fait qu’il n’y a pas a priori d’antécédents. Mais dans les faits, ce que l’on observe, c’est qu’il y a bien souvent un délire sous-jacent qui se développe progressivement et qui va être alimenté au fur et à mesure", précise le pédopsychiatre.

 

"Il va y avoir effectivement des signes annonciateurs"

"C'est toute la subtilité des termes", rappelle Gilles-Marie Valet, "bouffée délirante veut dire quelque chose qui évolue depuis quelques semaines, parfois quelques mois. À la différence par exemple d’une schizophrénie qui, elle, évolue sur des années. Ce que l’on observe précédemment, ce sont des nuits d’insomnie au cours desquelles le sujet peut tout à fait élaborer tout un plan d’action pour aller dans le sens de son délire".

"Il va y avoir effectivement des signes annonciateurs qui peuvent être repérés mais par des gens expérimentés. Pour ça, je rejoins la nécessité d’infirmiers ou de médecins scolaires. Ces signes annonciateurs, c’est par exemple le développement d’une angoisse, un changement de comportement, un sujet qui devient méfiant, qui est reclus. Et puis, bien souvent, il y a des troubles du sommeil importants. C’est-à-dire que le sujet ne peut même plus dormir la nuit parce qu’il est agité par des ruminations. Son délire, et puis parfois des hallucinations qui y sont associées, font que parfois il ne dort plus. Donc il y a quand même des éléments qu’on peut repérer".

"Le risque zéro n’existe pas mais il faut dire quand même que le passage à l’acte reste exceptionnel. C’est-à-dire que bien souvent ce que l’on va davantage observer, c’est de la réclusion. Ce sont plutôt des jeunes qui vont avoir tendance à s’isoler, à rester dans leur monde. Ce sont plutôt des jeunes qui vont, du fait des troubles anxieux, favoriser plutôt un assentiment scolaire ou une phobie. Le passage à l’acte reste plutôt exceptionnel, heureusement".

 

 

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Retrouvez "Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.

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