Dans une allocution enregistrée de quatorze minutes, Vladimir Poutine a expliqué son soutien aux référendums d'autodétermination des autorités pro-russes en Ukraine, mais aussi un décret signant la mobilisation d'appelés inscrits sur les listes de réserves. "Les volontaires auront désormais le même statut que les militaires professionnels". Vladimir Poutine décrète la "mobilisation partielle" en Russie et confirme la tenue des référendums des régions de Lougansk et de Donetsk.
Parlons Vrai chez Bourdin : "Beaucoup de choses ont déjà été dites au début de la guerre"
Justifiant l'effort de guerre par la menace créée par l'Occident, Vladimir Poutine a par ailleurs rappelé que la Russie était dotée de l'arme nucléaire. "Nous avons l’habitude d’arrêter ceux qui menacent notre patrie. Nous allons le faire maintenant et je compte sur votre soutien", a-t-il conclu. "L’objectif de cet Occident est d’affaiblir et de détruire notre pays". Pour Lukas Aubin, "ce qui est étonnant dans ce discours, c'est que beaucoup de choses ont déjà été dites au début de la guerre. Ça fait très longtemps que Vladimir Poutine se dit en guerre contre l'Occident. Il agite la menace nucléaire depuis la première semaine de l'invasion et il recrutait déjà des militaires chez les conscrits, dans les prisons et les hôpitaux psychiatriques".
"Vladimir Poutine a sanctuarisé ce qu'il faisait déjà auparavant". Pourquoi le faire maintenant à travers ce discours ? D'après Lukas Aubin, c'est "parce qu'il faut donner à sa population du biscuit, qu'il explique qu'il a toujours les choses en mains. Ce discours, qu'il a commencé à le prononcer dès 2007, a évolué. Il l'a peaufiné année après année, détaillé jusqu'à aujourd'hui dans un discours très clair, martial, où il appelle la population russe à se mobiliser". "Vladimir Poutine voulait aller à Kiev, destituer Zelensky et mettre à la place un homme ou une femme politique fantoche. L'objectif n'est pas atteint, il se rabat sur les régions de l'est de l'Ukraine et le Donbass. C'est une façon de garder la face mais pas forcément une victoire sur le terrain".
"Peut-être que dans les faits, les hommes de 18 à 65 ans ne peuvent plus quitter la Russie aujourd'hui"
Est-ce un pas de plus vers une guerre totale déclarée à l'Occident ? Lukas Aubin n'irait pas jusque là car "l'annexion de la Crimée allait déjà dans cette direction. C'est aujourd'hui plus impressionnant car il s'agit d'une guerre beaucoup plus visible. La grande différence est que Vladimir Poutine n'arrive pas à ses fins facilement, comme il aurait pu l'espérer. C'est aussi un aveu de faiblesse estime-t-il. La Russie n'arrive pas à ses fins. Elle souhaitait la destitution de Zelensky, or c'est un héros pour la plupart des puissances occidentales et l'Ukraine est désormais candidate à l'Union européenne voire peut-être dans le futur l'intégration à l'Otan".
Vladimir Poutine "répond à une vraie urgence militaire sur le terrain explique Lukas Aubin. Il perd du terrain jour après jour, des villes sont reprises régulièrement par l'armée ukrainienne. Ensuite, il parle de mobilisation partielle car c'est impossible pour lui de parler de mobilisation totale. Il cherche à faire en sorte que la population russe soit la plus passive possible. Le risque est qu'elle se mobilise contre le régime face à une guerre qu'elle ne comprend pas forcément. La population russe va probablement réagir, les avions ont été remplis en quelques heures, notamment pour Istanbul. Mais aujourd'hui, peut-être que dans les faits, les hommes de 18 à 65 ans ne peuvent peut-être déjà plus quitter la Russie aujourd'hui".
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