"Parlons Vrai chez Bourdin" : Elon Musk a finalisé le rachat de Twitter, pour la somme colossale de 44 milliards d’euros. La fin d’un feuilleton marqué par, entre autres, un conflit judiciaire que le milliardaire a finalement perdu. "The bird is freed" ("L’oiseau a été libéré" en français) a twitté, le 28 octobre 2022, celui qui se présente comme un défenseur de la liberté d’expression.
"Parlons Vrai chez Bourdin" : "Avec Elon Musk, il faut toujours faire attention aux promesses"
Pour Olivier Lascar, rédacteur en chef du pôle digital de Sciences et Avenir et auteur du livre "Enquête sur Elon Musk, l'homme qui défie la science", il faut faire attention. "Avec Elon Musk, il faut toujours faire attention aux promesses." Il rappelle les promesses de conduite autonome de niveau 5 concernant Tesla. "Tous les ans, Elon Musk dit : ‘à la fin de cette année, on aura une voiture Tesla complètement autonome’." Or, ce n’est pas encore le cas, et ce malgré plusieurs annonces de ce type. "Il le promet tous les ans."
Le journaliste souligne qu’au niveau de la liberté d’expression, c’est un peu pareil. "Qui a le droit de parler pour SpaceX, qui a le droit de parler pour Tesla ? C’est Elon Musk." Selon Olivier Lascar, de fait, "la liberté d’expression s’arrête là où commence la sienne".
"Aujourd’hui, avec ses entreprises, il est en mesure de donner corps à ses rêves de science-fiction"
Elon Musk se présente souvent comme quelqu’un qui veut aider l’humanité. "Chez Elon Musk, il y a une vraie sincérité", juge Olivier Lascar. "C’est ce qui le distingue des autres géants des GAFAM." Ces derniers ont été fondés et sont dirigés par des "business men" qui veulent avant tout faire de l’argent. Au contraire, chez Elon Musk, "il y a une véritable vision de ce que doit devenir l’humanité".
Le milliardaire sud-africain a "un amour débridé pour la science-fiction". "C’est une vérité intrinsèque au personnage", explique Olivier Lascar. Elle découle, entre autres, de son enfance et de son "syndrome proche de l’autisme". Il lisait alors des comics et de la science-fiction. "Aujourd’hui, avec ses entreprises, il est en mesure de donner corps à ses rêves de science-fiction."
Pour Elon Musk, "la technologie est une fin en soi"
Selon Olivier Lascar, Elon Musk "pense que la technologie est une fin en soi". Elle permettrait de "solutionner tous les problèmes", ce en quoi il croit fermement. "C’est ça ce qui revêt une sincérité."
Toutefois, cette sincérité est-elle fondée ? "Est-ce qu’on peut faire confiance en ses pronostics ?", demande le journaliste de Science et Avenir. "Non, ça c’est questionnable." Pour Olivier Lascar, "la technologie n’est pas une fin en soi", notamment car elle peut être détournée et utilisée à mauvais escient.
Rachat de Twitter : "Il a un projet politique"
Le rachat de Twitter pose néanmoins des questions sur les projets du milliardaire. Ce dernier ne peut en effet pas avoir de projet politique simple, notamment du fait de sa double nationalité qui l’empêcherait d’atteindre certains postes aux États-Unis. "Il a un projet politique", juge néanmoins Olivier Lascar. Mais "ce n’est pas d’épouser lui-même la carrière politique".
Le journaliste estime que son objectif est lié au développement de ses sociétés, dont SpaceX, Tesla et Neuralink. "Dans toutes ces entreprises, la problématique de Musk, à l’heure actuelle, est moins d’ordre technologique que législatif." Neuralink, par exemple, prévoit d’insérer des puces dans les cerveaux. Or, si ça se fait en moindre mesure pour les personnes malades, notamment de Parkinson, c’est moins évident que ce sera autorisé pour des personnes saines. Et pourtant, Elon Musk "veut équiper des cerveaux sains pour permettre, par exemple, de jouer aux jeux vidéo par la pensée".
Prenez la parole en appelant le 0 826 300 300
Retrouvez "Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.
Cliquez ici pour retrouver l’intégralité de “Parlons Vrai chez Bourdin”