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TikTok : la crainte n'est pas la "surveillance" mais "l'espionnage"

Par Jean Baptiste Giraud

Interdiction de TikTok : Fabrice Epelboin était l’invité de Frédéric Brindelle sur Sud Radio le 2 mars 2023 dans "Parlons Vrai chez Bourdin". 

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"Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.

"Parlons Vrai chez Bourdin" : Les États-Unis, le Canada mais aussi la Commission européenne s'inquiètent d'un possible espionnage chinois par le biais de l'application TikTok. Des décisions visant à l'interdire aux personnes ayant des postes à responsabilité, ont été prises.

 

"Parlons Vrai chez Bourdin" - TikTok : l'espionnage, "c’est une menace pour les personnes qui travaillent dans des organisations sensibles"

La Commission européenne a suivi la décision de l’administration américaine et interdit TikTok à ses fonctionnaires. Le tout sur fond de guerre économique et de soupçons d’espionnage. Fabrice Epelboin, spécialiste des réseaux sociaux, rappelle une distinction fondamentale. D’un côté, "la surveillance" que font, selon lui, "tous les réseaux sociaux". "Ils espionnent nos moindres faits et gestes, la moindre trace numérique" ce qui leur permet de mieux cibler la publicité.

Dans le cadre des critiques faites à TikTok, "on a affaire à un autre type de menace", estime le spécialiste. En plus de la surveillance que le réseau social réalise, elle concerne "l’espionnage". "C’est la capacité d’insérer, dans un logiciel quel qu’il soit, un logiciel malveillant qui va prendre le contrôle de votre téléphone. Et à partir de là accéder à l’ensemble des données de votre téléphone."

Pour Fabrice Epelboin, "ça, c’est une menace pour les personnes qui travaillent dans des organisations sensibles", comme la Commission européenne ou les gouvernements.

La différence entre Facebook et TikTok, explique le spécialiste des réseaux sociaux, est que "TikTok est chinois". Les États-Unis, la Commission européenne ou encore le Canada craignent, de fait, un véritable "espionnage". Une pratique que Facebook, par exemple, n’a "jamais faite" ni "osé faire", assure Fabrice Epelboin. Et le réseau social de Mark Zuckerberg "ne le fera probablement jamais."

Espionnage : "On a tous ces algorithmes qui permettent de faire sens de cette gigantesque masse de données"

En guise de défense, TikTok assure que le gouvernement chinois n’a pas accès à ces données, et bien évidemment nie tout espionnage. Sauf que "les entreprises, face au régime chinois, sont soumises à collaborer de façon claire et nette avec le gouvernement", assure Fabrice Epelboin. "Il en est de même entre les entreprises américaines et le gouvernement américain."

Pour le spécialiste, il y a une différence entre TikTok et Facebook par exemple. Le fait que cette dernière soit cotée en Bourse et ne "se remettrait pas d’un scandale d’espionnage". Ce qui n’est pas le cas de TikTok.

Quant à la faisabilité d’un tel espionnage à grande échelle, "c’est totalement faisable". Le tri des informations se fait en effet par "des algorithmes" que Chinois comme Américains ont à disposition. "Ça fait bien longtemps qu’on a tous ces algorithmes qui permettent de faire sens de cette gigantesque masse de données", assure Fabrice Epelboin.

 


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