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Trafic de drogue : "La violence est sans limite et immédiate"

Par Aurélie Giraud

Les villes moyennes sont-elles dans l’impossibilité de lutter contre le trafic de drogue ? Nicolas Daragon, maire de Valence, était l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le 16 mai dans "Parlons Vrai chez Bourdin".

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"Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.

Les fusillades se multiplient dans les petites villes et les villes moyennes. Cinq blessés dont trois graves à Villerupt (Meurthe-et-Moselle), un troisième mort en moins d’une semaine à Valence (Drôme). Ces deux communes ont été touchées samedi 13 mai par des règlements de comptes sur fond de trafic de drogue.

Trafic de drogue : "Ils passent immédiatement aux armes de guerre"

Ces fusillades s'expliquent par "deux motifs majeurs" selon Nicolas Daragon. "La confrontation de bandes pour occuper le terrain du deal. La police judiciaire déstructure un certain nombre de réseaux mais ensuite, la sécurité publique ne prend pas le relais" déplore le maire de Valence. "Il n'y a pas assez de policiers nationaux sur le terrain". Il s'agit ensuite de "règlements de compte entre bandes de quartiers différents". "Ils ne le font plus lors de rixes ou de bagarres, mais avec des armes" précise-t-il.

D'après l'élu, ce phénomène n'est pas nouveau dans les petites et moyennes villes. "Ça fait 30 ou 50 ans que c'est comme ça, c'est aussi vieux que la drogue. Il y a toujours eu des règlements de compte, mais la violence s'est intensifiée. Elle est sans limite et immédiate". "Ils passent immédiatement aux armes avec des Kalachnikov, des armes de guerre". "Le moindre regard peut générer un règlement de compte". Nicolas Daragon dénonce un "recul de l'autorité de l'État", avec "une forme de liberté se déplacer avec des armes au vu et su de tous".

"On connaît parfaitement les lieux de deal, les familles, les réseaux"

Des CRS sont envoyés en renfort à Valence. Ce qui n'est pas suffisant pour Nicolas Daragon. "On ne veut pas des forces mobiles en réaction, comme à chaque fois. On les veut en opération surprise et régulière pour harceler les trafiquants, on peut le faire dans nos villes !" D'après l'élu, "on peut arriver à des résultats, parce que lorsque les interpellations ont lieu le matin à 6 heures du matin, on connaît parfaitement les lieux de deal, les familles, les réseaux. Tout ça est parfaitement maîtrisé par la police judiciaire". "On demande simplement qu'on prenne en considération la spécificité des villes de taille moyenne". 

"Si on avait un peu de sécurité publique, on pourrait harceler les lieux de deal pour les faire reculer petit à petit". "Quand un lieu est démantelé, il est reconstitué dans les 10 jours" explique Nicolas Daragon. "Lorsque les interpellations ont lieu le matin à 6 heures, il faut que le lendemain il y ait des opérations de sécurité publique, avec des effectifs sur le terrain en permanence" insiste-t-il. "Il ne faut pas attendre qu'il y ait un drame ou des confrontations entre bandes pour venir envoyer des CRS". À côté de cela il convient d'agir contre les consommateurs. "Pour qu'il y ait de l'offre il faut une demande, donc il faut agir sur tous les pans du trafic". "70% des amendes pénales ne sont pas recouvrées".

 

 

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