"Le salaire d’un salarié au Smic augmentera de 100 euros par mois", a annoncé lundi soir Emmanuel Macron. Pas assez pour calmer la colère de Nicolas qui, lui, est au RSA depuis des années : "Monter les salaires de 100 euros, ça ne suffit pas pour nous. Le RSA, il n’en parle même pas. Ceux qui sont au RSA, ils peuvent crever dans la rue."
Sur ce péage de La Barque, les rares Gilets Jaunes qui écoutent le président ont vite posé leur téléphone : "Déjà, je n’attendais rien de ce discours. Quand il a dit ‘100 euros sur le Smic’, j’ai dit ‘Allez, venez, on bloque tout !’ 100 euros, c’est du foutage de gueule. On ne fait rien avec 100 euros de nos jours."
"Nous ne sommes rien pour lui" dit une photo d’Emmanuel Macron accrochée au bord de la route. C’est aussi le sentiment de Véronique, une fonctionnaire qui attendait une augmentation de salaire : "Il n’y a rien pour moi, rien du tout. J’ai voté pour lui, mais il m’a déçue et je n’y crois plus."
Bonnet sur la tête, dans les rafales de Mistral, Pierre, ancien facteur, ne se contente pas de l’annulation de la hausse de la CSG pour les petites retraites : "Si la vie augmente et que les retraites n’augmentent pas, on est les nouveaux pauvres. Ce n’est pas bon. On veut être indexés sur le coût de la vie."
Dans ce bastion des Gilets Jaunes, près d’Aix-en-Provence, le sentiment est unanime. "Nous, on a commandé les chapons, ça y est. M. Macron, il a commencé à lâcher du lest, mais en fait, il n’a rien lâché. Ça va continuer. D’ailleurs, j’invite tous ceux qui veulent passer Noël et le jour de l’an sur La Barque à venir. On y sera !"
D’ici là, tous parlent, déjà, de l’acte V.
Un reportage de Lionel Maillet pour Sud Radio