Les employés municipaux de la ville de Marseille travaillent-ils moins que le temps de travail légal déterminé par les 35 heures ? Le paiement des heures supplémentaires qui en découle est-il lui aussi légal, par extension ? Le récent scandale du Samu social a en tout cas secoué la municipalité, qui s'est vue forcée de réglementer le temps de travail de ces agents. Ce jeudi, les syndicats étaient donc réunis pour se voir présenter la feuille de route des changements à prévoir.
"J’ai comme l'impression que les gendarmes ont élu domicile à la mairie", plaisante un syndicaliste. Il faut dire que la cité phocéenne est dans le viseur du parquet financier et l’agitation règne dans les couloirs de la mairie. Pour Ludovic Bedrossian, de la CFTC, la mise aux normes du temps de travail des municipaux est en train de se faire à marche forcée. "C’est vrai qu’il y a un climat assez lourd à la mairie de Marseille en ce moment. L’affaire du Samu social a un peu réveillé les consciences, il y a tout qui s’accélère. Maintenant, j’ai l’impression qu’il faut laver plus blanc que blanc. Il faut faire respecter la loi, mais en travaillant dans la précipitation, on ne travaille pas bien", pointe-t-il au micro de Sud Radio.
"Ce climat doit cesser, il y a une vraie conscience de fonctionnaire à Marseille"
Pour Patrick Rué, du syndicat Force ouvrière, les employés municipaux de Marseille souffrent d’une mauvaise publicité. "Tout comme on fait l’amalgame entre Marseille et la pétanque et le pastis, on fait un amalgame entre les employés municipaux et les feignants, les truands. À un moment donné, ce climat doit cesser. Il y a une vraie conscience de fonctionnaire à Marseille, contrairement à ce qu’on peut s’en amuser. À ce jour, les agents font les heures votées lors de la délibération du conseil municipal", rappelle-t-il.
Le syndicaliste souligne par ailleurs ne pas être opposé à ces changements, à certaines conditions. "On n’est pas du tout réfractaires à la loi, mais on veut que toute la loi soit appliquée. Je vous la fais simple : aujourd’hui dans les 35 heures, il y a deux articles principaux. Le premier qui dit qu’on doit faire 1607 heures, et le deuxième qui dit que certains services ayant des contraintes particulières (travail de nuit, travail le dimanche, travail pénible ou dangereux, travail en décalé…) peuvent bénéficier de diminutions d’horaires. Appliquons donc l’article 1, mais appliquons-le en même temps que l’article 2 !", insiste-t-il.
Le conseil municipal votera de son côté le 25 juin l'adoption des nouveaux temps de travail, et des pointeuse devraient être installées d'ici la fin de l'année.
Un reportage de Stéphane Burgatt