Alors que le Parlement débat du projet de loi de finances de la Sécurité sociale, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a laissé entendre cette semaine que le gouvernement pourrait aller plus loin en matière de baisse des cotisations sociales et viser les salaires allant au-delà de la limite fixée initialement, à savoir 2,5 fois le Smic.
Ce que les Français ne paieront pas d'un côté, ils le paieront de l'autre par la hausse de la CSG et un reste à charge plus important pour les patients
Financement de la #SecuriteSociale : "La baisse des cotisations, ce n'est pas un gain de pouvoir d'achat !" ➽ Le député du Nord @AQuatennens était l'invité politique du #GdMatinSudRadio ➔ https://t.co/Ceh9vhXVCl pic.twitter.com/98t9vy7wUj
— Sud Radio (@sudradio) 30 novembre 2017
"En passant de la diminution des cotisations pour aller vers la fiscalisation, on rompt avec les fondements de la Sécurité Sociale, a dénoncé Adrien Quatennens, invité politique du Grand Matin Sud Radio. La majorité n'a pas arrêté de nous dire que baisser les cotisations, c'est baisser les charges et augmenter le pouvoir d'achat. Mais qu'on m'entende bien. Baisser les cotisations, ce n’est pas du gain de pouvoir d’achat. Le pouvoir d'achat ne se compte pas uniquement au salaire net que vous avez en bas à droite de votre fiche de paie. Les cotisations sont du salaire socialisé. Il faut bien se dire que ce que les Français ne paieront pas d’un côté, ils le paieront de l’autre par la hausse de la CSG, par un reste à charge plus important pour les patients. Pour faire simple, ce gouvernement est passé maître dans l'art de vous détrousser d'une poche. Il n’y a pas de gain du tout."
On nous demande de tenir une comptabilité de nos dépenses, ça tombe bien, je le faisais déjà
Autre sujet au menu des députés actuellement, la question du fonctionnement de l'Assemblée nationale, avec un contrôle accru sur les frais de mandat des parlementaires voté mardi. Pour le député La France Insoumise du Nord, il s'agit d'effets d'annonce qui ne vont pas révolutionner les choses.
"Il y a un effet de communication absolu, a-t-il dénoncé. Qu'il soit question de la réforme du fonctionnement de l'Assemblée nationale ou de la loi de prétendue moralisation, il y a beaucoup d'effets d'annonce. On nous demande de tenir une comptabilité de nos dépenses, ça tombe bien, je le faisais déjà, mais il n'y a pas de grand changement. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil."
Stages non-mixtes : "J'y suis opposé par principe"
Enfin, Adrien Quatennens a réagi à la polémique qui a suivi l'organisation de stages non-mixtes par le syndicat Sud Éducation et le tollé provoqué par les propos de Danièle Obono, elle aussi députée France Insoumise, qui avait défendu le principe de ces stages. "Je n'ai pas entendu que Danièle Obono ait défendu ces stages", a d'abord botté en touche le député, avant d'ajouter : "Ce que je dis, c'est que j'y suis opposé par principe. La France Insoumise est un grand mouvement inclusif, nous ne sommes plus parmi les partis politiques avec des dimensions beaucoup plus réduites. Dans la mesure où nous sommes divers et où il y a des différences de cultures politiques, il y a un socle commun, un programme qui nous rassemble toutes et tous, Danièle Obono inclus. Sur la question de la laïcité, il y a un livret de 50 pages qui est très clair. Qui connaît un peu le socle républicain et laïc, notamment chez Jean-Luc Mélenchon, sait qu’il n’y a pas de question là-dessus."
Écoutez l'interview d'Adrien Quatennens, invité politique du Grand Matin Sud Radio au micro de Patrick Roger