Décidément, le débat télévisé d’entre-deux tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen n’en finit plus de faire parler. Après plus de 2h30 de débats très tendus, d’attaques personnelles mais aussi d’intox lâchées en direct, les deux rivaux monopolisent bien logiquement l’attention médiatique ce jeudi. Parmi les petites phrases qui ont marqué les esprits figure en bonne place l’insinuation de Marine Le Pen selon laquelle Emmanuel Macron pourrait avoir un compte offshore aux Bahamas ("J'espère que l'on n'apprendra pas que vous avez un compte offshore aux Bahamas..."). Une suspicion qui ne passe visiblement pas auprès de celui qui fait la course en tête dans les sondages d’intentions de vote au second tour.
Macron porte plainte pour "faux, usage de faux et propagation de fausse nouvelle"
Ainsi, Emmanuel Macron a déposé plainte jeudi contre X pour "faux, usage de faux et propagation de fausse nouvelle destinée à influencer le scrutin", selon l'entourage du candidat cité par l'AFP. "Nous n'hésiterons pas à poursuivre en diffamation quiconque reprendra cette fausse information", ajoute cette même source. Le parquet a par ailleurs décidé d'ouvrir une enquête. Pour rappel, quelques heures avant le débat, un internaute anonyme a publié deux documents sur 4chan, le plus grand forum du monde. Ceux-ci, présentés comme des fuites, semblent indiquer qu’Emmanuel Macron serait impliqué dans une entreprise qui aurait signé un contrat d’asset management avec une banque domiciliée aux Caraïbes.
Le Pen : "On n’a même plus le droit de lui poser la question ?"
Réagissant aussitôt à cette petite pique, Emmanuel Macron avait dénoncé à l’antenne une "diffamation", avant de revenir plus longuement sur cet épisode ce jeudi matin au micro de France Inter. "Je n'ai jamais eu de compte dans quelque paradis fiscal que ce soit parce que ce n’est pas mon tempérament et parce que j’ai toujours voulu revenir dans la chose publique. Quand j’ai passé quatre ans dans la sphère privée, étant un esprit prévoyant, je me suis gardé d’avoir quelques conflits d’intérêt que ce soit, et d’avoir quelques pratiques de ce type que ce soit. (…) C’est typique des fake news. Marine Le Pen lance cela, elle a derrière des troupes sur Internet qui mettent ça en place. Ça a été organisé avec ses alliés (...) Tout cela est factuellement faux", a-t-il dénoncé.
De son côté, Marine Le Pen a confié ce jeudi matin sur BFMTV ne "pas avoir de preuve pour le compte aux Bahamas", auquel cas elle "lui aurait posé la question". "On n'a même plus le droit de lui poser la question ?", s'est-elle interrogée.