Il était inconnu jusque là, un responsable départemental du mouvement En Marche ! Parmi d’autres. Mais depuis quelques jours, des anciennes publications Facebook sont remontées à la surface et Mohammed Saou se retrouve dans la polémique.
Il est ainsi accusé d’avoir partagé un post favorable à Recep Tayyip Erdogan après la tentative de coup d’État, un autre à teneur conspirationniste ou encore un troisième où il déclare ne pas être Charlie. Suffisant pour de nombreuses personnes, notamment l’ancienne élue PS Céline Pina, pour en faire un dangereux islamiste, qui voient dans le soutien apporté par le CCIF, le Collectif contre l’islamophobie en France - un association plus que controversée - une preuve de plus de leurs propos.
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Depuis le début de cette affaire, Mohammed Saou s’est mis en retrait de la campagne. La commission d’éthique d’En Marche ! doit examiner sa situation dans les jours qui viennent. En attendant, il est revenu sur les différentes accusations, notamment celle de promouvoir le communautarisme. "Je me bats contre le communautarisme, je me fous de la religion de mes amis. Il n’y a pas de carte électorale de Français musulmans il y a une carte électorale de citoyens français", affirme Mohamed Saou.
Emmanuel Macron apporte son soutien
Il s’explique également sur ses propos polémiques où il affirme ne pas être Charlie. "Je ne lis pas Charlie Hebdo. Je ne cautionne pas l’humour de ce journal. J’ai réagi émotionnellement, pas envie de rire des morts, des blessés… Mais si 'être Charlie' signifie être pour la liberté d’expression, je suis Charlie". Le responsable d’En Marche ! ajoute également : "Charlie a le droit de tout caricaturer, absolument tout. Ils doivent pouvoir librement s’exprimer, et je me battrai pour qu’ils puissent continuer."
Partisan de loi de 1905 sur la laïcité, à laquelle il est "attaché", Mohammed Saou se dit "à titre personnel […] contre la burqa, le burkini… Mais j’ai un problème avec le fait d’interdire".
Invité, vendredi, de Beur FM, Emmanuel Macron a apporté son soutien, de façon maladroite, à Mohammed Saou. Le candidat a déclaré admirer "le travail qu'il a fait", tout en déplorant ses messages "qui ont une part de gravité, qui ont touché des gens". Un peu plus tard, dans une séquence filmée mais non-diffusée à la radio, le candidat à l’élection présidentielle a ajouté : "Il a fait un ou deux truc un peu plus... radicaux. C'est ça qui est compliqué. Mais à côté de ça, c'est un type bien (...). Et c'est pour ça que je ne l'ai pas viré".
Une déclaration qui n’a pas manqué de faire réagir les adversaires d’Emmanuel Macron. Ainsi, Marine Le Pen et Bruno Retailleau, soutien de François Fillon, ont dénoncé les propos de l’ancien ministre de l’Économie.
Non M.Macron, on ne peut pas être adepte de l'islam radical et "un type bien". MLP #MohamedSaou
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 14, 2017
Communautarisme : Emmanuel macron encore une fois dans une ambiguïté plus que gênante. #affaireSaou pic.twitter.com/BiC0hpcyAw
— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) April 14, 2017