Invitée de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat, la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin a réagi à l'affaire Denis Baupin, le vice-président démissionnaire de l'Assemblée nationale accusé de harcèlement par plusieurs élues depuis lundi."Je crois que, pour lui comme pour n'importe quelle autre personne qui est mise en cause par des accusations, il faut que la justice fasse son travail, il faut que les gens portent plainte, il faut qu'on aille au fond des choses, a rappelé la ministre. En attendant, la présomption d'innocence existe."Avant d'ajouter que le milieu politique ne lui parait pas plus touché qu'un autre par ces situations : "Très franchement, il me semble que le monde politique est peut-être un peu macho, mais il l'est comme une grande partie de la société (...) J'ai peut-être été élue un peu tard, mais franchement, je n'ai pas eu le sentiment en ce qui me concerne, en ce qui concerne les femmes élues, que nous soyons davantage harcelées qu'on peut l'être dans une entreprise ou ailleurs."
"Si tout le monde savait, pourquoi personne n'a parlé ?"
Expliquant qu'une femme élue n'a "pas de révérence à avoir" envers ses compères masculins, elle souhaite toutefois qu'on se penche sur la question des collaboratrices parlementaires, beaucoup plus exposées.Alors que, depuis hier, de nombreuses personnes ont réagi en indiquant qu'elles étaient au courant des agissements répétés de Denis Baupin, George Pau-Langevin a fait part de sa surprise : "Je suis toujours extrêmement atterrée de voir dire que tout le monde savait et qu'on n'a rien dit. On dit ça même quand il s'agit d'affaires pour des enfants. Si tout le monde savait, pourquoi personne n'a parlé ?"Au point de faire preuve de prudence quant aux accusations qui sont formulées. "Ce sont des sujets sur lesquels il faut être très attentifs, a-t-elle assuré. Il ne faut rien laisser passer mais, en même temps, il faut être prudents parce que ça concerne d'une part les questions d'intimité des gens, qu'il faut respecter, et par ailleurs, il faut qu'on ne fasse pas de ce type de sujet des arguments politiques. Le fait que ça arrive maintenant est quand même un peu surprenant."Regardez l'interview de George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer, invitée de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat