PenelopeGate, affaire des costumes, soupçons autour des activités de sa société 2F Conseil… Dire que les affaires judiciaires perturbent la campagne de François Fillon est un euphémisme. Favori de la présidentielle au sortir de sa victoire lors de la primaire de la droite, l’ancien Premier ministre est désormais à la peine dans les sondages derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Ce jeudi soir, sur le plateau de L’Émission politique de France 2, il a nommément mis en cause François Hollande et son rôle dans la révélation des affaires le concernant.
François Fillon dénonce un "cabinet noir" à l’Élysée
"J’irai plus loin : je vais mettre en cause le président de la République. Il y a un livre qui sort ces jours-ci dont j’ai pu lire les bonnes feuilles, qui a été écrit par des journalistes qui sont loin d’être mes amis, car deux d’entre eux sont du Canard enchaîné. Ce livre montre en 240 pages comment François Hollande fait remonter jusqu’à lui toutes les écoutes qui l’intéressent, ce qui est une illégalité totale. Il montre comment François Hollande est branché sur Bercy, sur Tracfin, comment il est au courant des moindres faits, filatures, etc., y compris envers son ancien Premier ministre Manuel Valls. On cherchait un cabinet noir, on l’a trouvé. Je demande donc solennellement qu’il y ait une enquête ouverte sur ce qui est écrit dans ce livre, car si c’est avéré, c’est un scandale d’État qu’on n’aurait jamais vu dans l’histoire récente de la Ve République", a-t-il lâché.
L'Élysée dément dans la foulée, l'un des journalistes aussi
Dans la soirée, François Hollande a réagi à ces accusations via un communiqué cité par l'AFP. "L'exécutif n'est jamais intervenu dans aucune procédure judiciaire", indique l'Elysée, assurant que "sur les affaires particulièrement graves concernant M. Fillon, (...) le président de la République n'en a été informé que par la presse". Le président de la République "condamne avec la plus grande fermeté les allégations mensongères" du candidat Les Républicains. Par ailleurs, Didier Hassoux, l'un des co-auteurs du livre Bienvenue Place Beauvau, Police: les secrets inavouables d'un quinquennat, a lui aussi démenti à franceinfo les propos tenus par le candidat. "On n'a jamais écrit ça", a-t-il sobrement commenté.