Il avait déjà affiché son soutien à Emmanuel Macron pour le second tour de l’élection présidentielle afin de faire barrage au Front National. Samedi, sur son blog, dans un article intitulé "Non !", Alain Juppé a réitéré son appel à voter pour le candidat d’En Marche ! au second tour de l’élection. "Il est le seul le 7 mai à pouvoir éviter à la France le malheur du FN", a écrit le maire de Bordeaux.
"La trahison de N. Dupont-Aignan, l'attitude ambigüe de J.-L. Mélenchon, l'effondrement du PS, les finasseries de certains de mes propres 'amis' politiques ajoutent à la confusion générale sur laquelle prospère le FN", a poursuivi Alain Juppé qui ne demande pas aux électeurs d’adhérer au programme d’Emmanuel Macron. "Quand, dans une élection à deux candidats, on veut éliminer l'un, il n'y a pas d'autre solution que de voter pour l'autre. L'abstention ou le vote blanc, c'est un coup de pouce à Mme Le Pen".
"Un désastre économique", "une défaite morale"
"Je ne vous demande pas pour autant d'adhérer à la personne ou au programme d'E. Macron. Nous ne le connaissons pas bien. Sa 'nouveauté' séduit, son peu d'expérience des hautes responsabilités inquiète. Quant à son programme, il reste flou et ambigu. Mais il faut choisir", a estimé l’ancien candidat à la primaire de la droite précisant qu'il ne serait pas Premier ministre ou ministre d’Emmanuel Macron.
Alain Juppé a "solennellement" appelé les électeurs "à résister à la tentation de tout casser". Pour le maire de Bordeaux, "la France court au désastre". "Ce qui paraissait impossible il y a peu de temps encore n'est plus aujourd'hui improbable: Mme Le Pen peut devenir la Présidente de la République française; à tout le moins le score du Front National au deuxième tour peut dépasser la barre des 40%, voire des 45%, ce qui serait déjà un coup de tonnerre politique", selon Alain Juppé.
L'ancien Premier ministre a estimé qu'une victoire de l'extrême droite provoquerait "un séisme géopolitique", "un désastre économique" avec l'abandon de l'euro, et "une défaite morale"."L'Union européenne, qui peut résister au Brexit et même en tirer profit, ne survivrait pas à un 'Frexit'", a-t-il estimé. Alain Juppé a ainsi prévenu qu'une dislocation de l'UE serait "une menace pour notre sécurité collective", pour l'Alliance atlantique. "Le monde sans l'Union européenne perdrait encore un peu de sa stabilité, en un temps où le mot de 'guerre' refleurit dans certains discours", a-t-il souligné.