Candidat malheureux à la primaire de la droite l’an dernier, battu par François Fillon, Alain Juppé a pris un certain recul avec l’actualité politique nationale, se concentrant désormais sur son mandat de maire de Bordeaux (Gironde). Mais l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac reste influent à droite et dispose de nombreux soutiens au sein des Républicains, qui éliront dans quelques mois leur nouveau président. Des soutiens qui se réunissent ce week-end à Bordeaux, à l’initiative d’Alain Juppé, qui compte bien prendre le pouls de la situation actuelle à droite, comme l'a rappelé ce vendredi Dominique Bussereau au micro de Sud Radio.
"Je veux exprimer mes idées"
"La campagne de la primaire a créé des liens très forts entre nous. Nous avons senti le besoin de nous parler. (…) Je veux exprimer mes idées. Vérifier qu’elles sont partagées par beaucoup. Et si elles ont leur place à l’intérieur de LR ? C’est ça le défi. Ou si, au contraire, on ira vers un rapprochement plus marqué entre une conception très à droite de LR et le Front national ? Est-ce qu’il y aura des passerelles entre les deux ?", a déclaré l'édile bordelais dans un entretien accordé à Sud-Ouest, tout en rappelant prôner une droite "humaniste, patriote, franchement européenne, optimiste".
Tout en soulignant la ligne rouge que constituerait selon lui un rapprochement avec le Front national, Alain Juppé s’est également exprimé sur les premiers mois d’Emmanuel Macron à l’Élysée. S’il reconnaît des "points de convergence" avec le chef de l’État, il dresse un bilan "contrasté" de son action, reconnaissant que l’image de la France à l’étranger s’était "améliorée incontestablement" mais pointant "un grand flou artistique sur le budget 2018".
"Jupiter, c’est le roi des dieux. Mitterrand s’était borné à être dieu"
Enfin, la méthode du nouveau locataire de l’Élysée fait doucement sourire Alain Juppé. "Je ne sais pas ce que c’est le macronisme. Dire qu’on veut faire de la politique autrement, ça me fait bien rigoler. Ca fait 40 ans que je l’entends dire. C’est de la communication. Les vrais problèmes sont ailleurs. (…) Si j’avais dit : "Je suis Jupiter", j’en aurais pris plein la gueule… Jupiter, c’est le roi des dieux. Mitterrand s’était borné à être dieu…", a-t-il rappelé.