C’était attendu, c’est désormais officiel : Alain Juppé ne sera pas candidat à la présidence de la République en remplacement d’un François Fillon plus fragilisé que jamais dans son propre camp suite à sa convocation par les juges dans le cadre de l’affaire des emplois supposés fictifs de sa femme et de deux de ses enfants à l’Assemblée nationale. Dans une déclaration à la presse réalisée depuis Bordeaux, l’ancien Premier ministre a confirmé son intention de rester en-dehors de la course à l’Elysée, suscitant bon nombre de réactions dans la classe politique.
Même sans Juppé, Fenech et Gosselin ne veulent pas de Fillon
Sceptique depuis plusieurs semaines sur la candidature Fillon, le député du Rhône Georges Fenech a regretté la décision d’Alain Juppé. "J’éprouve une très grande tristesse, c’était l’homme de la situation. Je souhaite qu’un autre candidat surgisse de notre famille très vite, je pense particulièrement à François Baroin", a-t-il déclaré sur BFMTV. Pour son collègue de l’Assemblée Philippe Gosselin, la victoire de la droite est plus que jamais hypothétique avec François Fillon à la tête du navire. "La droite est durablement fracturée. Il faudra des années pour s'en remettre. Les chances d'arriver à bon port (avec Fillon) sont de plus en plus minces", a-t-il déploré.
La dignité d’Alain Juppé saluée à droite
Ancien soutien de François Fillon, Dominique Bussereau assure de son côté ne pas en vouloir à Alain Juppé. "Je suis très triste pour la France. Mais ami d’Alain Juppé, je respecte et comprends sa décision malgré ses très lourdes conséquences", a-t-il expliqué sur Twitter.
#Juppé Je suis très triste pour la France.Mais ami d'@alainjuppe je respecte et comprends sa décision malgré ses très lourdes conséquences.
— Dominique Bussereau (@Dbussereau) 6 mars 2017
Proche d’Alain Juppé, le conseiller politique Gilles Boyer s’est montré extrêmement sobre, affirmant sa "fierté" vis-à-vis de cette décision.
Triste fierté
— Gilles Boyer (@GillesBoyer) 6 mars 2017
Un ton digne qu’on ne retrouve qu’à moitié chez Thierry Mariani, qui regrette les reproches faits par Alain Juppé à François Fillon dans sa déclaration. "Dommage qu'Alain Juppé n'ait pas pu s'empêcher de dézinguer lui aussi François Fillon dans sa déclaration logique et par ailleurs très digne", a-t-il twitté.
Dommage qu'Alain #Juppé n'ai pas pu s'empêcher de dézinguer lui aussi @FrancoisFillon dans sa déclaration logique et par ailleurs très digne
— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 6 mars 2017
Philippot ironise, Filipetti applaudit
Du côté du Front national, Florian Philippot a raillé la petite phrase d’Alain Juppé sur les militants LR "radicalisés" qui se sont rassemblés ce dimanche au Trocadéro.
Alain Juppé traite donc ses propres militants LR de "radicalisés"...#ConfJuppe
— Florian Philippot (@f_philippot) 6 mars 2017
À gauche, Aurélie Filipetti a, elle, salué la dignité du discours d’Alain Juppé. "La déclaration d’Alain Juppé est d’une grande dignité et d’une triste lucidité. Merci à lui de rehausser l’image du débat politique. Une leçon", a-t-elle twitté.
La déclaration @alainjuppe est d'une grande dignité et d'une triste lucidité. Merci à lui de rehausser l'image du débat politique. Une leçon
— Aurélie Filippetti (@aurelifil) 6 mars 2017