Emmanuel Macron songe à commémorer le cinquantième anniversaire de mai 68 l'an prochain. Qu'en pensent les soixante-huitards et autres acteurs majeurs des événements ? Réponse avec Alain Krivine (Fondateur de l'ex-Jeunesse communiste révolutionnaire) qui était ce jeudi l'invité de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h.
"En soutenant Macron dès le départ, Cohn-Bendit est mort politiquement"
Celui qui fut également député européen entre 1999 et 2004 n'y va pas par quatre chemins, cette annonce du président n'est qu'une façon pour ce dernier de séduire la gauche de la gauche. "J'ai bien peur, vu ce qu'est le gouvernement de Macron, que ce soit plus un enterrement qu'une célébration", déplore d'abord l'ancien porte-parole de la LCR. "Je ne pense pas que le président va fêter une grève générale qui aurait pu avoir lieu contre lui", poursuit-il, ajoutant qu'il s'agit là d'une "façon", pour le chef de l'État "de se gauchir", ce qui s'avère être une manœuvre politique "ridicule", selon lui. Et l'intéressé d'ajouter, comme pour mieux enfoncer le chef de l'État, que "Macron essaie, par tous les moyens, de se faire une virginité à gauche".
Quant aux rumeurs qui prétendent que Daniel Cohn-Bendit lui-même aurait soufflé cette idée au président - lequel a d'ailleurs associé ce dernier à sa proposition de commémorations - M. Krivine n'en a cure et n'est pas tendre avec son ancien "compagnon d'armes" : "Cohn-Bendit, si je ne me trompe, a soutenu Macron dès le départ et fait partie de son équipe. Ce qui prouve que pas mal de gens, qui ont fait Mai 68, sont morts politiquement, d'autres sont morts physiquement. Cohn-Bendit, disons qu'il est mort politiquement", affirme ainsi l'ancien porte-parole de la LCR (Ligue Communiste révolutionnaire).
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