Alexandre Devecchio, journaliste et animateur du Figaro Vox, auteur de Recomposition, le nouveau monde populiste était l’invité d’André Bercoff , mercredi 11 septembre sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".
Les racines du populisme
Basculons-nous dans un nouveau monde populiste ? Dans son livre, Recomposition, le nouveau monde populiste, Alexandre Devecchio fait le tour du monde des phénomènes populistes. De Jair Bolsonaro à Matteo Salvini, en passant par Donald Trump ou Viktor Orban, le journaliste du Figaro tente de cerner ce "mouvement qui a su le mieux répondre à la colère et à la détresse populaire", comme il le définit dans Bercoff dans tous ses états.
Si chaque pays connaît ses populismes spécifiques, Alexandre Devecchio reconnaît "un phénomène similaire dans des pays très différents" qui touche "toutes les démocraties occidentales". Pour Alexandre Devecchio, le populisme naît d’une triple dépossession, à la fois "économique, culturelle et démocratique". "Les populistes sont ceux qui ont le mieux identifiés cette triple dépossession", estime le journaliste.
Vers un nouveau monde
Une dépossession qui est en partie due à une différence majeure dans la perception du monde entre le peuple et les élites. "Les classes populaires dépendent de leur environnement immédiat alors qu’une partie des élites reste aveugle face aux difficultés des gens qui vivent loin de leur univers", note-t-il. La différence d’univers est notable. "25% de la population seulement font parti des gagnants de la mondialisation", avance Alexandre Devecchio, ciblant avant tout les habitants des métropoles. "Il n’y a qu'à regarder le prix du mètre carré à Paris (qui a dépensé 10.000 euros, Ndlr). Il y a une bunkerisation des bobos qui deviennent aveugles et sourds sur ce qui se passe autour".
Ce sont ces différences qui créent un nouveau clivage "les nomades contre les sédentaires" qui a remplacé le traditionnel clivage "gauche/droite". Mais un avenir politique pour les populistes est-il envisageable ? "Je ne sais pas s’il va s’installer dans la durée mais l’ordre global est déclinant", répond Alexandre Devecchio. Les résistants au populisme eux, font pale figure. "Emmanuel Macron n’apparaît pas comme le héros du dernier monde mais comme le samouraï, le dernier représentant de ce monde". Car pour Alexandre Devecchio, "partout dans le monde il y a un retour des nations et des peuples", une manière de valider la thèse de l’intellectuel italien Gramsci : "Nous sommes dans une période intermédiaire, un monde disparaît tandis qu’un nouveau monde tarde à apparaître".
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