Alexis Corbière était ce vendredi l'invité politique de l'émission Territoires d'infos, la matinale de Public Sénat et Sud Radio présentée par Cyril Viguier avec la presse quotidienne régionale.
Réagissant en début d'entretien à la demande de levée d'immunité parlementaire de Marine Le Pen , le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon a d'abord plaidé pour que la présidente du Front national "s'explique et qu'elle rende des comptes à la justice". Quant à la stratégie de défense de cette dernière qui dénonce une "instrumentalisation", il a déclaré qu'elle "en (jouait) et en (rajoutait) pour pouvoir dire : "regardez le système est contre moi' ".
Interrogé ensuite sur les récents propos de Marion Maréchal Le Pen - qui a qualifié Philippe Poutoux d'homme "crasseux" et "mal élevé" - Alexis Corbière a fustigé l'élue du Vaucluse jugeant sa sortie fidèle à "l'arrogance de classe de la petite bourgeoise", lui conseillant au passage de "baisser d'un ton". Prenant la défense du candidat du NPA, il a ajouté que ce dernier était un homme "normal qui travaille et a sûrement beaucoup plus travaillé que Marion Maréchal, passée directement de ses études à députée, car son grand père lui a donné une circonscription".
Après cette parenthèse consacrée au Front national, Alexis Corbière a répondu aux questions relatives au programme de son candidat, ainsi qu'aux "attaques" dirigées contre son camp.
"Le Venezuela n'a jamais été notre modèle"
Alors que Jean-Luc Mélenchon a récemment subi des critiques sur ses orientations et l'infaisabilité supposée de ses promesses, Alexis Corbière est monté au créneau. Il a ainsi dénoncé ceux qui "donnent la leçon" alors qu'ils "vendent des armes au Qatar sans aucun problème" en étant "moins exigeants quand il s'agit de faire du marché avec des monarchies pétrolières où l'on fouette les gens". Dans une touche d'humour, il a tenu à "rassurer" ses détracteurs en affirmant qu'il ne recevait pas ses instructions depuis le Kremlin. Allusion aux "chars de l'armée rouge", évoqués ironiquement par M. Mélenchon dans une tribune contre les "divagations" de certains journalistes, publiée sur son blog.
Il a également tenu à apporter des précisions sur l'alliance bolivarienne que souhaite rejoindre Jean-Luc Mélenchon. "Le Venezuela n'a jamais été notre modèle", "c'est du pipeau" a-t-il d'abord déclaré, expliquant qu'il s'agissait d'une "petite alliance locale et caribéenne de solidarité et de coopération" et qu'il n'était pas question de "quitter l'Otan pour (la) rejoindre", comme avait pu le "sous-entendre" le journaliste Patrick Cohen, selon lui.
"Nous avons le meilleur programme pour les PME"
À la question de savoir ce que ferait Jean-Luc Mélenchon dès son accession au pouvoir, Alexis Corbière a évoqué l'éventualité de discuter d'entrée "avec nos amis allemands" au sujet de leurs "désaccords" sur l'Europe, ou encore "l’augmentation du SMIC à 1300 euros net". Il a également défendu le programme économique du candidat de la France insoumise, expliquant par exemple que celui-ci était le "meilleur pour les PME", en raison notamment du fait que le "fond interentreprises" "baissera la fiscalité pour les petites entreprises et l'augmentera pour les grandes"..
Enfin, notre invité a tenu à clarifier ses propos sur Benoît Hamon - auquel il avait suggéré de ne pas faire "obstacle à la volonté populaire qui monte" - et a rappelé qu'il "ne (demandait) pas le retrait" du candidat socialiste.