Interrogé sur la fin du mandat du président socialiste, le député de la majorité s'est dit "optimiste" ce matin sur Sud Radio. "Il reste deux ans, et je veux faire de ces deux ans une réussite, dit-il. Je ne suis pas dans la complainte des malheurs, ni prophète de l'apocalypse. Je me dis que nous pouvons améliorer la situation durant ces deux ans " affirme le frondeur, à 5 semaines du congrès du parti socialiste.
"Le patronat a trahi François Hollande et tourné le dos aux intérêts du pays"
Pouria Amrishahi propose de "réorienter l'argent public, et de le flécher vers des investissements utiles". "Nous donnons de l'argent public à des entreprises, déjà 25 milliards en trois ans, et nous attendons des contreparties. On demande bien aux bénéficiaires du RSA de rendre des comptes, pourquoi ne pas le demander aux entreprises ? Ce serait normal", affirme le socialiste, fidèle à la doctrine de conditionnalité des aides défendue par la gauche de la gauche. "Le patronat a trahi François Hollande et d'une certaine façon, il a tourné le dos aux intérêts du pays", analyse le socialiste.Là dessus, il s'interroge : "est-ce au pouvoir public de donner de l'argent aux entreprises ? Non, c'est aux banques de le faire, c'est pourquoi nous voulons une loi bancaire", martèle-t-il. "Il faut aider nos boites quand elles sont dans la difficulté, il n'y a aucun doute là-dessus. Mais l'argent public qui est si rare doit être investi dans de grandes infrastructures, dans de grands projets, il ne doit pas être donné aux entreprises sans contreparties. Et pour illustrer son propos, il se réfère à la crise de 2008 quand "la folie bancaire" a fait "qu'"à partir de l'argent des épargnants, on s'est mis à spéculer. A partir de la dette des petits, on a fait le bonheur de quelques-uns qui sont les plus gros. L'économie s'est mise à marcher sur la tête" se rappelle-t-il.
"Il reste quinze milliards du pacte de compétitivité que nous pouvons flécher"
Dés lors, il propose de revenir aux fondamentaux de la campagne de François Holande et de voter "la fameuse mesure de séparation stricte de l'activité entre la banque des dépôts, et la banque des affaires. C'est ce que Roosevelt a fait en son temps, et c'est ce que Barack Obama a remis au coeur des débats" précise le socialiste qui veut aussi porter le débat sur la place européenne. Sur les deux ans qui restent à François Hollande pour impulser sa marque en matière économique, il termine : "nous avons pour mission d'investir pour construire l'avenir. Il reste quinze milliards du pacte de compétitivité, nous pouvons flécher les investissements, imposer des contreparties, sinon, nous resterons dans la main des banques et de quelques actionnaires peu scrupuleux" prédit Pouria Amirshahi.