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Après avoir battu son record historique, le FN veut y croire au 2nd tour

Par Jérémy Jeantet

Marine Le Pen s'est qualifiée pour le second tour de l'élection présidentielle, 15 ans après son père. La candidate frontiste espère maintenant faire exploser le "plafond de verre" du FN pour l'emporter.

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Pour la deuxième fois de l'histoire de la Ve République, il y aura un candidat d'extrême-droite au 2nd tour. Ou plutôt une candidate. 15 ans après son père, Jean-Marie, Marine Le Pen est arrivée en 2e position du 1er tour de l'élection présidentielle, avec 21,7 % des suffrages, selon les dernières estimations Ifop-Fiducial, derrière Emmanuel Macron (23,7 %).

Dans son fief de Hénin-Beaumont, Marine Le Pen a même frôlé la majorité absolue, avec 46,5 % des voix. C'est là-bas qu'elle a vu son visage s'afficher ce dimanche soir, à 20h, à l'annonce des résultats, au terme d'une journée où le Front national a battu son record historique de voix, recueillant plus de 6,9 millions des suffrages.

Le "plafond de verre" existe-t-il toujours ?

Désormais, Marine Le Pen n'a plus qu'un objectif. Percer le fameux "plafond de verre" qui empêcherait le FN de remporter une grande élection. Cette théorie, qui s'est encore vérifiée aux élections régionales de 2015 où le parti d'extrême-droite n'a pas réussi à prendre le contrôle d'une des deux grandes régions où il était donné favori, aurait toutefois du plomb dans l'aile.

Jamais le Front national n'avait été aussi haut et, surtout, jamais les partis républicains, habitués à occuper le pouvoir, n'avaient été aussi bas. Face à une vie politique française aussi polarisée, avec un Jean-Luc Mélenchon qui frôle les 20 % et qui a refusé de se prononcer seul, sans consulter ses partisans, sur les consignes à donner pour le 2nd tour, Marine Le Pen veut croire en ses chances, au terme d'une campagne où elle n'aura pourtant pas vraiment réussi à imposer ses thèmes de prédilection, excepté dans les derniers jours suite à l'attentat sur les Champs-Élysées.

Elle n'est finalement qu'à deux points d'Emmanuel Macron, arrivé en tête de ce premier tour, et peut espérer récupérer des voix, tant dans l'électorat du leader de la France Insoumise, que parmi les 20 % réunis par François Fillon.

"Les Français doivent saisir cette opportunité historique"

Car si la droite républicaine, au sortir de cette rude campagne, tente de garder une unité de façade en haut lieu, ses militants sont beaucoup moins magnanimes et pourraient ne pas être tentés de suivre les nombreux appels à faire barrage à l'extrême-droite. Record historique battu et réserves de voix dormantes à mobiliser, le Front national n'aura qu'un seul mot d'ordre durant les deux semaines qui nous séparent du second tour : la mobilisation.

"Vous m’avez portée au second tour de l’élection présidentielle. J’en mesure l’honneur, avec humilité et reconnaissance. Je voudrais vous exprimer ma plus profonde gratitude. La première étape qui doit conduire les Français à l’Elysée est franchie. Ce résultat est historique. Il fait reposer sur moi la responsabilité immense de la défense de la nation française, de son unité, de sa sécurité, de son indépendance", a lancé Marine Le Pen peu après 20h, tentant déjà d'axer le second tour sur les thèmes qui lui sont chers.

"Les Français doivent saisir cette opportunité historique qui s’ouvre, a-t-elle ajouté. Les Français ont un choix très simple. Soit nous continuons sur la voie d’une dérégulation totale, avec des délocalisations, l’immigration de masse, la libre-circulation des terroristes, soit vous choisissez la France, des frontières qui protègent nos emplois, notre pouvoir d’achat. Vous avez le choix d’une vraie alternance, la grande alternance, l’alternance fondamentale qui mettra en place d’autres politiques. Ce n’est pas avec l’héritier de François Hollande que cette alternance viendra. C’est l’essentiel qui est en jeu : la survie de la France."

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