C’était assurément l’une des mesures phares du projet de loi sur la restauration de la confiance dans la vie politique. Ce vendredi, les députés de l’Assemblée nationale ont voté en faveur de la suppression de la réserve parlementaire, ce dispositif qui octroyait jusqu’ici aux parlementaires une enveloppe financière qu’ils utilisaient le plus souvent pour aider des associations ou financer des projets dans leur circonscription. Un dispositif également jugé opaque et pouvant donner lieu à un certain clientélisme de la part des représentants de la nation.
Des débats animés dans l’hémicycle
Cette décision n’a pas été simple à prendre, car l’opposition de tous bords a protesté plus ou moins fermement contre cette mesure. La réserve parlementaire, "c’est l’huile dans le rouage d’un mécanisme de subvention qui serait sinon trop rigide", assure ainsi le député (UDI) Yves Jégo. "Avant d'être élu député, j'avais les mêmes préjugés que vous. Et puis j'ai été confronté à la réalité du terrain. La réserve parlementaire, c'est le moyen d'apporter de l'aide là où il n'y en a plus", lance de son côté Gilbert Collard à l’adresse des députés LREM. "Une mesure ruralophobe !", s’insurge Jérôme Nury (LR). "Dans un groupe qui traverse le désert, celui qui a une gourde pleine sera très populaire, on viendra souvent lui demander quelques gouttes. Le problème, c'est que le groupe traverse un désert. C'est l'austérité le désert. Vous, vous voulez supprimer la gourde", lance enfin Alexis Corbière (France Insoumise).
La gauche s’abstient lors du vote
Mais les règles majoritaires étant ce qu’elles sont, l’Assemblée a donc voté après cinq heures de débat (par 112 voix contre 45) l'article 9 du texte organique faisant disparaître cette réserve d'environ 130 millions d'euros. Plusieurs groupes d'opposition, comme la France Insoumise, la Nouvelle Gauche ou les communistes, ont opté pour l'abstention.
(Avec AFP)