Pour la première fois de l'histoire de la Ve République, la droite républicaine ne sera pas au second tour de l'élection présidentielle. François Fillon, qui a réuni 20,1 % des suffrages ce dimanche 23 avril, arrive en 3e ou 4e position, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Malgré une remontée dans les derniers jours précédant le scrutin, le candidat LR n'aura pas réussi à remonter le retard accumulé dans les semaines qui ont suivi la primaire de la droite, échouant à réunir son camp et se retrouvant embarqué dans un tourbillon médiatique suite aux affaires judiciaires qui l'ont touché.
Les Républicains espèrent peser dans la future Assemblée nationale
Dès l'annonce des résultats, de nombreux ténors de la droite, dont François Fillon lui-même, ont pris position pour appeler à voter Emmanuel Macron afin de faire barrage au Front national. Car Les Républicains ont déjà un nouvel objectif en ligne de mire : les législatives.
Face à la perspective d'une victoire d'Emmanuel Macron et d'une majorité hétéroclite, la droite, s'appuyant sur les 20 % réunis par François Fillon, n'a pas évacué tout espoir de réaliser un bien meilleur score le mois prochain, lorsque la composition de la prochaine Assemblée nationale sera décidée.
Avec l'ambition de peser sur cette future majorité, voire d'en dessiner les contours. Dès lundi, un comité puis un bureau politique doit se réunir au siège du parti. Toute la question est de savoir si l'unité nécessaire pour mener la campagne des législatives pourra être maintenue. Car lors de cette présidentielle, malgré l'union de façade, nombreux, en coulisses, tiraient sur l'ambulance Fillon, prévoyant la défaite, préparant l'avenir sans lui, misant sur son échec. Une situation qui a amené à la déroute et qui n'est pas seulement due aux affaires.
Les Républicains en ordre rassemblé aux législatives ?
"Cette défaite est la mienne", a reconnu François Fillon ce dimanche. Dès le lendemain de la primaire de la droite, avant même les premières révélations du Canard Enchaîné, le candidat avait failli, ne parvenant pas à restaurer l'unité dans une famille politique tiraillée entre juppéistes, sarkozystes et ceux qui l'avaient, alors, plébiscité. Dès ce moment-là, François Fillon avait perdu la bataille du rassemblement de son camp, primordiale pour espérer rassembler les Français. Les affaires ont fait le reste et provoqué l'effondrement.
C'est déjà dans la perspective des législatives que la droite avait maintenu un semblant d'unité. C'est toujours dans cet état d'esprit qu'elle se réunira lundi pour évoquer l'avenir. Parce que dans un mois, Les Républicains espèrent récupérer bien plus que 20 % des sièges à l'Assemblée nationale. Il faudra, pour cela, calmer les ardeurs de ceux qui ont déjà 2022 dans un coin de la tête...